Les éleveurs, transformateurs et collecteurs qui s'attendaient à voir la question du prix du lait cru résolue ne serait-ce que temporairement sont restés sur leur faim à l'issue du deuxième round de négociations qui s'est tenu hier dans les locaux de l'Office interprofessionnel du lait (Onil), sis à Boufarik (Blida). Ceci dit, comme la question du prix de référence «n'est qu'un élément parmi d'autres, et sur laquelle il ne faut pas faire une fixation», insiste-on du côté officiel, les différents acteurs qui ont pris part à la rencontre d'hier ont toutefois débattu des divers problèmes que rencontre la filière, et des propositions sérieuses ont même été dégagées et seront portées à la connaissance du ministre, Sid Ahmed Ferrouki.Mais en guise de mesures d'urgence pour sauver notamment les «petits élevages» de l'asphyxie, il est d'abord question de ramener le prix de vente du lait cru à 47 dinars (12 DA de subvention compris) au lieu d'une moyenne e 40 DA actuellement appliquée, et ce, dans les plus brefs délais.Quant aux autres mesures que le ministre a déjà prises pour le court terme, explique son conseiller, Cherif Omari, il s'agit de permettre aux éleveurs de s'approvisionner directement des minoteries en son, et ce, afin de réduire la tension sur les prix de l'alimentation qui représente 80% du coût de production.Aussi, le ministre s'est engagé, selon Omari, à faire en sorte d'accélérer le paiement des primes accordées par l'Etat aux trois acteurs de la filière.Comme dans toute négociation, il y a des contents et des mécontents, et les collecteurs craignent d'être mis hors circuit, car des propositions que des collectifs d'éleveurs ou des transformateurs se déploient notamment dans les zones reculées pour collecter la production et «récupérer» les 5 dinars alloués aux collecteurs est une initiative qui peut déclencher des réactions.Insistant sur le fait que ces mesures sont faites pour le court terme, Omari qui a suivi le dossier du lait cru depuis le début, précise que son département ministériel réglera certaines questions à son niveau et en soumettra d'autres au plus haut niveau, à savoir le gouvernement. Car si le conseiller du ministre écarte toute éventualité d'accorder une quelconque subvention supplémentaire à quelque partie que ce soit, des acteurs de la filière parlent, eux, d'une subvention supplémentaire de 10 DA/litre que le gouvernement, et notamment le ministère des Finances, discutera prochainement en faveur des éleveurs. Impatients de connaître les décisions que le ministre prendra à l'issue de la rencontre d'hier, éleveurs, collecteurs, transformateurs et toute l'opinion publique devront attendre dimanche prochain.