C'est un véritable problème d'orientation urbaine qu'ont soulevé en fin de semaine les habitants de la localité de Mellala, à un jet de pierres de la ville de Béjaïa. Ils ont dénoncé le choix de leur village comme lieu d'implantation d'une énième promotion immobilière. Le territoire de la commune d'Oued Ghir dont dépend cette localité s'est transformé au fil des années en «réceptacle» de tous les programmes de logement, ainsi que de certains équipements publics sectoriels à l'image du nouveau CHU de Béjaïa, alors que «la municipalité peine à trouver des terrains pour concrétiser les programmes d'équipements publics dont elle a bénéficiés», soutient un citoyen de cette paisible bourgade. Les citoyens opposés à la réalisation de ce programme de logements promotionnels ont été longuement reçus par le président de l'APC lequel, selon notre interlocuteur, s'est montré très réceptif aux inquiétudes de ses administrés dont il partage totalement le point de vue, s'agissant de l'orientation urbaine de sa collectivité. La wilaya de Béjaïa, qui étouffe sur le plan foncier, à force de «grignotage» de tous ses espaces par une urbanisation effrénée conduite aussi bien par les pouvoirs publics que par les promoteurs privés, s'est vue contrainte de déplacer l'ensemble des projets dont elle a bénéficiés dans le cadre du plan quinquennal vers la commune limitrophe d'Oued Ghir, distante d'une dizaine de kilomètres. Elle en a fait une véritable banlieue, puisque le rythme d'urbanisation imposé fait qu'à court terme cette commune sera définitivement annexée au chef-lieu de wilaya. Le programme des 5000 logements AADL ou du CHU qui devaient être réalisés sur le plateau de Boudrahem sur les hauteurs de la ville ont été finalement délocalisés, après plusieurs mois d'hésitation, vers Oued Ghir qui a déjà reçu en 2009, sur son territoire, une infrastructure pénitentiaire qui n'avait pas manqué de susciter, à l'époque, une véritable polémique au sein du microcosme politique bougiote, quant à la nécessité d'un tel édifice. En tout état de cause, au train où évolue son orientation foncière, Béjaïa se verra contrainte de revoir toute sa politique d'urbanisation, concentrée ces dernières années sur la résorption de la crise du logement. «Ce sont tous les schémas directeurs d'urbanisme ainsi que les plans d'occupation des sols qui doivent être revus», soutient le responsable d'un bureau d'études en architecture.