La polémique entre le PT et le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, n'est pas près de connaître son épilogue. Evoquant jeudi en marge de la réunion de la commission nationale des élus de son parti les «menaces graves» proférées à l'encontre du PT et de surcroît pendant le débat sur le plan d'action du gouvernement, «avec la complicité du président de l'APN», Louisa Hanoune n'est pas allée de main morte pour riposter à ce qu'elle avait considéré il y a peu comme «une machine de représailles». Invitée à répondre à ses détracteurs, la première responsable du PT s'est d'abord interrogée sur le but de ces derniers : «Ceux qui agissent comme ça, à l'intérieur de l'hémicycle, osant proférer des insultes d'une extrême gravité et ont tenté de m'empêcher de parler, avec le silence complice du président de l'Assemblée, cherchent-ils à nous faire sortir de l'Assemblée, et à ce moment, là ils ne peuvent pas imaginer les conséquences et les retombées de leurs actes ou alors est-ce qu'ils tentent de nous pousser à nous plaindre auprès de l'Union interparlementaire mondiale dans laquelle siège le Parlement algérien ?» Dans tous les cas de figure, Mme Hanoune, qui qualifie cette «dérive de sans précédent depuis 1997», met en garde : «Si jamais nous voyons que dans cette Assemblée il n'est plus possible d'exprimer nos positions librement et qu'il y a danger pour l'intégrité des personnes, à ce moment là chacun assumera ses responsabilités.» «Nous connaissons, a-t-elle expliqué, nos droits et les voies et moyens de recours dans notre pays.» D'ailleurs, a-t-elle ajouté, «nous avons commencé à en user». La polémique est née au lendemain de l'appel de cette dernière à la dissolution de l'Assemblée nationale, dont Ziari a écarté toute possibilité. S'en est suivi un long feuilleton. Hanoune accuse ce dernier d'avoir «actionné une machine de représailles à l'encontre du parti et de son groupe parlementaire». En effet, elle a expliqué hier que le secrétariat général de l'APN s'est immiscé dans les affaires internes du parti. «Ils ont appelé cinq élus du PT pour leur dire qu'il allait être procédé au transfert de leurs indemnités du compte du parti à leurs comptes personnels», a-t-elle avoué, expliquant que ceux-ci «ont refusé en exigeant que les choses restent telles quelles, conformément aux résolutions du congrès du PT». Ziari, accuse encore Hanoune, «veut en faire une affaire personnelle», mais, précisera-t-elle, «nous ne quitterons pas l'APN. Nous honorerons notre mandat et nous continuerons à défendre nos idées». Et d'avertir : «A partir de maintenant, chacun mesure ce qu'il fait.»