Le parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune, a décidé de ne pas lâcher prise dans «l'affaire» l'opposant au président de l'assemblée nationale populaire (APN), Abdelaziz Ziari. «Nous allons saisir le Conseil d'Etat pour en finir avec les pressions du président de l'APN», a affirmé hier le député du PT Ramdhane Taâzibt, joint par téléphone, en nous expliquant que «les députés qui sont restés fidèles à la ligne du parti n'ont pas perçu leurs salaires depuis 3 mois maintenant». Tout en menaçant de passer à l'étape supérieure, le PT continue de collecter des signatures pour accompagner la lettre adressée au président de la République. Pour notre interlocuteur, il n'est nullement question de baisser les bras, dans la mesure où il considère les «agissements de Ziari» comme une violation de la loi. «Nous lui avons adressé un recours pour avoir plus d'explications» a-t-il dit, affirmant que le cas échéant «nous saisirons le Conseil d'Etat habilité à saisir la justice à partir du mois prochain», d'autant plus que «les 13 députés restés fidèles à la ligne du parti entament leur 3e mois sans salaire» a-t-il expliqué. M. Taâzibt a tenu à rappeler que le versement d'une partie des salaires des députés au profit du parti n'a rien d'illégal. En effet, Louisa Hanoune avait même convoqué une conférence de presse pour faire «de graves révélations» au sujet des «menaces» et «tentatives de corruption» de Ziari à l'encontre de ses députés. Le président de l'APN aurait selon elle essayé de «soudoyer» ses députés en prenant la décision de verser aux députés du PT leurs indemnités de parlementaires directement dans leurs comptes personnels alors qu'elles étaient versées auparavant dans le compte du parti. «Une interférence dans la gestion interne du parti» a-t-elle alors accusé. Sur les 26 députés que comptait le PT, la moitié a rejoint d'autres formations politiques à l'instar du FLN et du RND. Il n'en reste que 13 actuellement dont les salaires, affirme Taazibt, n'ont pas été versés depuis le mois de juin. Pour lui, «ces tentatives d'intimidation font suite à nos positions, notamment notre demande de dissolution de l'institution que préside M. Ziari et le recours ensuite à des élections législatives anticipées». Des revendications, a-t-il affirmé, «que nous maintenons». Dans un autre registre, M.Tâazibt a fait savoir que la collecte de signature dans le cadre de la pétition initiée par le PT, qui accompagnera la lettre adressée au président de la République, se poursuit. «C'est notre principale activité en cette période estivale» a expliqué Tâazibt, révélant que près de 100 000 signatures ont déjà été collectées. «Nous expliquons sur le terrain le contenu de la lettre tout en poursuivant la collecte de signatures» a-t-il dit pour conclure. Pour rappel, Louisa Hanoune avait promis de collecter un million de signatures dans ce cadre.