Selon le constat des spécialistes, le nombre de cancéreux est en hausse dans la wilaya. Ces cinq dernières années, 524 nouveaux cas ont été enregistrés. De son côté, l'association Amel Filhayat, qui regroupe 1896 adhérents, a un besoin urgent d'aide et de soutien financier mais surtout moral, pour réussir à lutter contre cette maladie, qui a gagné du terrain de manière inquiétante. «En 2014, 124 cas de cancer du sein, dont certains à un stade avancé, ont été enregistrés. Depuis janvier à ce jour, 86 nouveaux cas ont été relevés. Depuis l'an 2010, les chiffres varient entre 61 et 88 nouveaux cas annuellement et beaucoup de femmes passent à la chirurgie. La souffrance des sujets n'en finit pas, car la maladie n'épargne personne. Elle touche des femmes de tout âge. C'est le constat des membres fondateurs de ladite association, dont Mme Bidri, qui connaît pratiquement tous les cas. Elle essaie de soutenir le maximum de cancéreux qui prennent attache avec l'association. Son souhait est la réception du Centre anti-cancer(CAC) de la wilaya d'ici le début de l'année prochaine, pour résoudre le problème du déplacement des malades vers les services hospitaliers d'Oran. Avec le peu de moyen dont elle dispose, l'association a réussi avec son équipe à soutenir des centaines de malades qui n'ont pas les moyens d'effectuer des bilans réguliers, notamment ceux de l'imagerie médicale (scanner et IRM) qui coûtent très chers. Pourtant il y a quelques mois, les services de radiologie du CHU de la wilaya avaient assuré qu'ils prendraient en charge les besoins des malades adhérents. Une promesse qui n'a pas été tenue et qui a mis en difficulté beaucoup de malades, alors que tout retard dans le traitement compromet la guérison, a-t-elle précisé. Le service d'oncologie reçoit quotidiennement de nouveaux cas pris en charge par un staff médical spécialisé, pour des séances de chimiothérapie, alors que les séances de radiothérapie sont programmées au niveau du CHU d'Oran. Le dépistage, premier moyen de lutte Les spécialistes du domaine estiment que le meilleur moyen de lutter contre cette maladie est le dépistage précoce. Plus la maladie est détectée tôt, plus les chances de guérison sont grandes. Une notion souvent négligée par les malades, notamment les femmes les plus touchées par le cancer du sein et de l'utérus, qu'elles soient du monde rural, ou urbain. Ces deux dernières années, plus d'une cinquantaine de malades atteints de différents types de cancer sont décédés à cause de la progression fulgurante de cette pathologie tumorale. En ce mois rose d'octobre, l'association, après 12 ans de lutte, a lancé son programme. Des journées de sensibilisation sur le cancer sont prévues afin de vulgariser le dépistage chez des femmes qui manquent de courage et ont généralement peur du diagnostic. Le plan cancer 2015-2019 lancé par le CHU Dr Hassani il y a quelques mois repose, selon les spécialistes, sur la connaissance des facteurs de risque, l'amélioration de la prévention, le dépistage et le diagnostic, la redynamisation du traitement, l'organisation de l'orientation, et l'accompagnement du malade, la lutte contre le tabagisme, l'amélioration du diagnostic du cancer du sein, qui représente 50% de l'ensemble des types de cancer en Algérie, et aussi le diagnostic du cancer anatono-cytopathologie, avec la disponibilité d'un laboratoire répondant aux normes dans chaque wilaya.