Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a promis, jeudi dernier en réponse aux interventions des membres du Conseil de la nation, des mesures incitatives additionnelles pour le soutien aux investissements dans le secteur des entreprises publiques et les PME. «Il est temps de propulser les entreprises publiques viables disposant de capacités de production», a-t-il indiqué. Dans cette optique, plusieurs dossiers d'entreprises publiques telles que Saidal, l'industrie mécanique, le complexe de construction de moissonneuses ainsi que d'autres dossiers relatifs notamment aux secteurs du bâtiment, l'hydraulique et les travaux publics seront examinés au cours du mois prochain par le gouvernement. Réitérant la détermination du gouvernement à soutenir le secteur de l'agriculture, le Premier ministre a affirmé que «le soutien de l'Etat à l'agriculture sera illimité et sous toutes les formes». Car «il s'agit pour nous, dit-il, de relever de défis sur tous les plans, surtout la sécurité alimentaire et l'emploi». Il a précisé, dans ce cadre, que «l'Etat prend en charge le remboursement des intérêts des crédits pour les investissements dans l'agriculture et l'élevage du bétail à hauteur de 95 %». S'agissant des mesures incitatives pour l'investissement, Ahmed Ouyahia n'a pas écarté l'éventualité de ne plus accorder ces mesures aux investisseurs qui continuent à concentrer leurs projets dans les wilayas saturées. «Nous sommes prêts à interdire des mesures incitatives à l'investissement dans les grandes wilayas telles qu'Alger, Oran et Annaba», a-t-il déclaré. Le Premier ministre a, toutefois, souhaité que le traitement de cette question se fasse à travers la sensibilisation des opérateurs économiques à la nécessité d'investir dans les régions éloignées qui ont besoin de développement pour lutter contre le chômage et par conséquent contre l'exode rural. S'agissant toujours du tissu industriel du pays, Ouyahia a affirmé qu'il a considérablement régressé, donnant pour preuve «le marché totalement dominé par les produits étrangers». Il a ajouté dans ce sens : «Nous devons vivre selon nos moyens.» Il a affirmé, par ailleurs, que «le gouvernement est déterminé à obtenir 51% du projet de l'industrie du fer et de l'acier avec le partenaire égyptien à Jijel et maintenir le prix préférentiel du gaz utilisé dans ces industries». En ce qui concerne la privatisation des entreprises publiques, le Premier ministre a soutenu que «l'opération n'était pas floue», affirmant que «le gouvernement est disposé à examiner tout dossier de privatisation suspect qui lui est soumis». Il a appelé en outre les opérateurs économiques à se rapprocher davantage des Chambres de commerce et d'industrie régionales. 33 007 dossiers financés lors des quatre premiers mois 2009 En matière d'emploi, le Premier ministre a indiqué que «l'étude des dossiers de demande de crédits est assurée par des structures autres que les banques», expliquant qu'»elles sont habilitées à accepter ou rejeter le dossier. En cas d'avis favorable, la banque doit accorder le crédit sans procéder à une deuxième étude». Selon les chiffres du Premier ministre, 20 122 dossiers ont été financés et 42 748 emplois ont été créés lors du premier semestre de l'année dernière contre 33 472 dossiers et 72 000 au cours du deuxième semestre de la même année. Pour l'année en cours, 33 007 dossiers ont été financés et 55 562 emplois créés lors des quatre premiers mois. Les dispositifs d'emploi temporaire coûtent à l'Etat 40 milliards de DA par an. S'agissant des crédits accordés aux chômeurs dans le cadre du Fonds de garantie de l'ANSEJ, Ouyahia a précisé que le capital du Fonds est passé de 10 à 20 milliards de DA pour dépasser 50 milliards de DA actuellement. Abordant le programme de 100 locaux par commune, le Premier ministre a appelé les responsables à les construire à l'intérieur des villages et des agglomérations. Selon lui, sur les 150 000 locaux prévus dans le cadre du précédent quinquennat, seuls 90 000 ont été réalisés et 25% seulement distribués. Déplorant les lenteurs de cette opération, Ouyahia a averti : «Cette question sera examinée et des mesures seront prises pour que tout un chacun assume ses responsabilités».