Chantal Lefebvre est décédée ce samedi après-midi à l'âge de 70 ans. L'information a été donnée par le site des éditions Barzakh. Cette femme courage que tout Blida et tous les amoureux du livre aimaient, a tenu le pari de rendre hommage à son grand-père Alexandre Mauguin en relançant l'imprimerie qu'il avait créée en 1857. Cette femme courage que tout Blida aimait est revenu à la ville des Roses et a réussi à remettre les machines de l'imprimerie plus que centenaire au moment où des auteurs, romanciers et éditeurs fuyaient le pays à cause du terrorisme qui régnait. Cette femme courage qu'on rencontrait dans tous les salons du livre et dont le sourire ne quittait pas son joli visage avait décidé de consacrer sa vie et sa santé à cette imprimerie qui faisait partie de l'histoire de Blida et de l'Algérie. Elle passait tout son temps à lire et à relire les anciens livres, à remettre à jour des manuscrits ou à éditer. Elle rencontrait des professeurs, des auteurs, des journalistes et des éditeurs pour lancer des projets. Chantal ne cessait jamais de travailler pour relever le défi de rendre hommage à sa famille et à son grand-père Alexandre qui était au-devant de la scène lorsqu'il dirigeait l'imprimerie Mauguin et Le Tell, le premier journal de la Mitidja, né en 1864. C'était un hebdomadaire que les habitants de Blida avaient le privilège de pouvoir lire les pages collées sur la vitrine de la librairie sise à Place Ettout. Il faut noter que même s'il y a eu une période difficile, l'imprimerie n'a jamais fermé ses portes. Mauguin fabriquait les imprimés de l'Etat civil pour toute l'Algérie et les plus beaux cahiers et son arrière petite-fille Chantal, cette femme courage, voulait revivre ce beau vieux temps. Avec la création de plusieurs collections, Chantal a repris une bonne place malgré les problèmes que connaissait le secteur durant les années 1990. Partie en Espagne juste après l'indépendance de l'Algérie alors qu'elle n'avait que 17 ans, Chantal Lefebvre qui est née en 1945 n'allait redécouvrir la librairie et l'imprimerie de son grand-père qu'en 1987 lors d'un voyage touristique suite à une invitation de l'un de ses cousins. A ce moment, elle a dû revoir les belles images de Pace Ettout de son enfance où se trouve la célèbre librairie et de là est venue la décision de reprendre le flambeau, un flambeau qu'elle tiendra allumé jusqu'à sa mort ce samedi soir. Y aura-t-il un petit descendant de Mauguin pour continuer l'œuvre de Chantal Lefebvre, cette femme courage qui a réussi à bien rendre hommage à son grand-père Alexandre Mauguin ?