S' il est un cin�aste qui s'est visc�ralement int�ress� � Blida et ses arcanes, c'est sans doute Abdenour Zahzah qui nous est revenu cette fois-ci avec un nouveau documentaire sur la ville qui l'a vu na�tre et grandir. Apr�s un long m�trage sur Frantz Fanon qu'il a r�alis� avec la collaboration du Pr Bachir Ridouh, c'est une autre vision de la ville des Roses que nous propose Zahzah en dirigeant son zoom sur une imprimerie qui a pour nom Mauguin et dont les machines s�culaires sont un t�moin de l'histoire d'une ville qui a enfant� de grands hommes. Romantique, nostalgique et id�aliste, ce film montre une partie de la l�gende blid�enne que les plombs des caract�res de cette imprimerie fond�e en 1857 ont grav� � jamais son soleil radieux sur les pages du journal Le Tell qu'�ditait autrefois Mauguin de 1864 � 1962. Un journal qui a eu 98 ans d'existence, d�tenant par l� m�me le "record de long�vit� de la presse alg�rienne", pour reprendre la phrase de Abdenour Zahzah. Et c'est parce qu'un pan de l'histoire de Blida se trouve aujourd'hui conserv� dans le journal Le Tell que dirigeait Alexandre Mauguin et gard� jalousement en archives par Chantal Lef�vre, g�rante de l'imprimerie et de la librairie Mauguin, que Zahzah tentera de faire conna�tre cette ville dont le fondateur et non moins tut�laire, Sid-Ahmed El Kebir El Andaloussi, voulait une cit� d'art et de culture � l'instar de Grenade, Cordoue et S�ville. Les images tr�s r�ussies � la faveur du savoir-faire du directeur de la photographie, Bachir Sellami, ajouteront beaucoup de charme au documentaire sur un fond musical andalou que la voix de Farid Khodja assonance merveilleusement avec des paroles puis�es dans le r�pertoire cher � Mohamed Sfindja. La vue de la ville et ses venelles � la senteur enivrante d'�pices et de parfum est magnifiquement agr�ment�e par une ensorcelante narration dont les textes sont tir�s des œuvres d'Eug�ne Fromentin, d'Alphonse Daudet, Th�ophile Gauthier, Yasmina Khadra, Andr� Gide, Elissa Rha�ss et Jean Daniel. "Ils me renvoyaient (ces auteurs, ndlr) dans les ruelles de Blida � la recherche des lieux d�crits dans leurs livres, c'�taient des bons moments de rep�rages qui me laissaient r�vasser � mon film", nous confiait Abdenour Zahzah surtout que Blida "c'�tait une tr�s belle ville, coquette et parfum�e, �panouie au cœur des vergers et des champs �tincelants. On l'appelait : la ville des Roses", �crivait Yasmina Khadra. Ce film met �galement en valeur le mandole dont le doigt� de Sid-Ahmed Benarbia l'enjolive all�grement de son istikhbar Sehli dans le sillage du regrett� Rachid Nouni pour laisser, � coup s�r, une empreinte blid�enne et son �ternelle tessiture locale. Chantal Lef�vre qui, aujourd'hui, est l'h�riti�re de la lign�e des Mauguin revient en leitmotiv dans le film pour reconstituer l'histoire de Blida qu'elle n'a connu pourtant qu'en 1993, lorsqu'elle est revenuew de Madrid pour s'y installer d�finitivement.