Plus de 300 000 tonnes de déchets sont générées par les ménages annuellement. Or, seules 74 000 tonnes sont traitées, selon la direction de l'environnement de la wilaya de Chlef. Le reste alimente les décharges sauvages, sur les berges des oueds, dans les forêts, dans les champs, etc. Ces décharges sauvages sont des lieux de stockage intempestif des déchets, interdits et inappropriés pour cet usage. Les déchets sont déposés clandestinement par des particuliers ou des entreprises sans aucune autorisation, alors qu'ils pourraient être recyclés. Il y a également les décharges brutes communales qui sont des décharges de déchets ménagers exploitées par une collectivité ou laissées à la disposition des habitants, alors qu'elles ne bénéficient d'aucune autorisation. Toujours est-il, ces décharges sauvages sont des sources de pollution de plusieurs ordres : dégradation de sites et de paysages, les décharges illégales se situant dans des sites naturels ou au sein de communes, à proximité d'habitations, pollution des eaux et de l'air, les pluies provoquant le ruissellement des eaux chargées de diverses substances toxiques qui s'infiltrent dans les nappes souterraines et les cours d'eau. La fermentation des déchets produit du méthane, un gaz à effet de serre très puissant, à l'origine du réchauffement climatique, d'incendies dus aux gaz toxiques qui s'en dégagent et de risques pour la santé publique par la propagation de gènes pathogènes, de rongeurs et autres insectes nuisibles... Certes des progrès ont été réalisés, mais de nombreuses décharges sauvages subsistent toujours à cette date. Devant cette situation, les pouvoirs publics tentent d'organiser et de développer la filière de «tri-recyclage-valorisation» pour atteindre un taux appréciable de récupération des déchets, décidée à mettre fin au phénomène des décharges sauvages par la réalisation des centres d'enfouissement technique. Actuellement, la wilaya ne dispose que d'un seul centre d'enfouissement technique, à Meknassa à la sortie ouest de la ville qui traite environ 55 000 tonnes de déchets ménagers provenant essentiellement des communes du chef-lieu, Oued Sly et Ouled Ben Abdelkader. Un autre CET est en cours de réalisation à Oum Drou et un autre est prévu dans la commune de Ténès. Toutefois, le lieu de son implantation est contesté par les habitants. Selon la direction de l'environnement, «avec une population estimée à 1 095 160 habitants, la réalisation de plusieurs CET est devenue impérative».