Fortement pénalisé par le préjudice financier causé par une coupure d'un câble sous-marin Annaba-Marseille (100 millions de dinars par jour), Algérie Télécom veut vraisemblablement prendre ses dispositions pour ne plus vivre ce genre d'incident. Afin de diversifier ses sources de connexion, AT va lancer un projet de réalisation d'un câble sous-marin Oran-Valence, avec une extension Alger-Valence, d'une longueur de près de 550 km. La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Imane-Houda Feraoun, qui a animé hier matin un point de presse au siège de son département, a fait savoir que le coût global dudit projet est estimé à 36 millions d'euros (26 millions pour le projet Oran-Valence et 10 millions pour celui d'Alger-Valence). «Les travaux s'étaleront sur 14 mois», a-t-elle précisé. N'en restant pas là, puisque l'Algérie et la Tunisie sont convenues d'augmenter les capacités du câble de fibre optique reliant les deux pays de 150 mégats octets à 10 gigats octets mais, insiste Mlle Feraoun, d'une manière «évolutive». Cette option d'augmenter le débit de la bande passante avec nos voisins tunisiens, considérée à juste titre comme une «soupape de secours», a pour principal but de «parer» à tout éventuel incident tel que celui vécu la semaine dernière. Regrettant la coupure du câble en fibre optique sous-marin Annaba-Marseille de 425 Go (l'Algérie s'est contentée d'une seule connexion via Alger-Palma de 80 Go), la conférencière suggère «d'interdire aux bateaux de passer dans cette zone». «Il aurait été judicieux par exemple, et c'est ce qui est en train de se faire maintenant, d'interdire aux bateaux de passer dans cette zone. Mais ce genre d'incident peut toujours intervenir. Donc, il faut multiplier les accès», a souligné Houda Feraoun. Par ailleurs, le projet de réalisation d'un câble sous-marin Oran-Valence s'inscrit dans le sillage d'un large programme d'investissement d'Algérie Télécom. Ce dernier prévoit, dans l'un de ses axes, l'élaboration d'un schéma directeur de l'établissement du réseau internet déployé à travers le territoire national. Le but recherché via la mise en place de cette «architecture du réseau» est d'avoir une carte «détaillée» du déploiement de la fibre optique en Algérie, selon la ministre. Dans le même ordre d'idée, elle a fait savoir qu'«Algérie Télécom investit actuellement dans l'augmentation de ses capacités de stockage, la réduction du coût d'hébergement et l'amélioration de la sécurité de ses installations». Interrogée sur l'évolution des prix d'internet, Houda-Imane Feraoun a conditionné toute éventuelle baisse des prix au volume des investissements consentis par Algérie Télécom. En d'autres termes, les baisses des prix s'effectueront en fonction de l'amortissement des coûts d'investissements. «Nous réfléchissons sérieusement à réduire les prix d'internet graduellement pour ne pas affecter les investissements futurs d'Algérie Télécom», a-t-elle précisé plus loin.