Les Algériens n'ont pas confiance dans les produits locaux et considèrent qu'ils sont de mauvaise qualité, a conclu une étude réalisée par le Forum des chefs d'entreprise (FCE). L'étude, qui a tiré ses conclusions sur la base d'un échantillon de 1200 consommateurs, a été réalisée en prélude au lancement du label Origine Algérie Garantie (OAG) appelé «Bassma Djazaïria» (empreinte algérienne). Lancée en mai dernier, l'enquête conclut également que les consommateurs algériens accordent plus d'importance à la qualité des produits qu'ils achètent et font du critère de la préservation de leur santé une exigence avant de s'intéresser à l'origine du produit. Hormis les produits alimentaires et ceux de l'agroalimentaire, «les Algériens se méfient des produits fabriqués localement, jugeant qu'ils sont de moindre qualité», souligne cette enquête. Il a été révélé aussi que «les Algériens se méfient des produits cosmétiques locaux». Dans l'objectif de rétablir la confiance du consommateur algérien dans les produits nationaux, le FCE a lancé le label OAG, a indiqué le président du Forum, Ali Haddad, lors d'une rencontre organisée mercredi soir à Alger. En présence des ministres de l'Industrie, du Commerce et de l'Agriculture, ainsi que du secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le label a été officiellement lancé. Le président du FCE a précisé qu'il «s'inscrit dans le sillage de la campagne lancée par le Forum, consommons algérien». Il a souligné que «le label OAG est une réponse concrète à des besoins exprimés par les entreprises algériennes pour tout ce qui concerne la promotion de leur production». L'OAG a pour objectif aussi de défendre le produit national et permettra de mettre de l'ordre dans le marché. M. Haddad a souligné que ce label est à la disposition des entreprises, même celles qui ne sont pas membres du Forum. Les critères d'éligibilité Le label, explique-t-il, est «un outil permettant l'identification des produits fabriqués localement», comme il est un moyen de promotion des produits nationaux. Le grand flux des produits importés, souvent contrefaits, sur le marché national, a engendré «une érosion du tissu industriel». M. Haddad a plaidé pour le changement du regard porté sur l'entreprise algérienne, réelle clé du développement économique. De son côté, le ministre du Commerce, Bakhti Belaib, a exprimé sa pleine disposition à appuyer cette initiative, ajoutant que «ce label est l'un des outils qui manquaient aux entreprises algériennes». Il a relevé l'intention de son département d'«accélérer l'encadrement des systèmes de labels en général». Le ministre a salué l'initiative du FCE, surtout durant la conjoncture actuelle où la substitution des importations est l'un des principaux objectifs du gouvernement. Le vice-président du FCE, Brahim Benabdeslam, a recommandé, quant à lui, la démultiplication des labels et a exhorté les associations professionnelles à créer leurs labels, citant le cas de la France qui compte 250 labels. Les opérateurs qui veulent labéliser leurs produits doivent se conformer à un cahier de charges qui compte une dizaine de critères, a-t-il avancé. Parmi ces critères d'éligibilité, il évoquera la valeur ajoutée territoriale qu'apporte l'entreprise postulante, la conformité de ses produits aux normes internationales, le taux d'intégration, certification aux normes de qualité. L'entreprise candidate doit être à jour vis-à-vis du fisc et de la Cnas. A travers le label, qui est un outil d'identification des produits algériens, le FCE vise à favoriser la création d'emplois, participer à la réduction de la facture d'importation et œuvrer à la diversification de l'économie nationale.