Les travailleurs de l'entreprise Leader Meuble Taboukert (ex-SNLB), affiliés à l'UGTA, ont observé une grève de deux jours, pour exiger le départ «immédiat et sans conditions» de leur directeur, accusé de «porter le coup de grâce à une entreprise déjà fragilisée par des années de turbulences». Dans une déclaration rendue publique et dont une copie a été transmise à notre rédaction, la section syndicale UGTA de l'entreprise Leader Meuble Taboukert, sise dans la commune de Tizi Rached à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, spécialisée dans la fabrication de meubles, a affirmé que 343 travailleurs toutes catégories socioprofessionnelles confondues (cadres, maîtrise et exécution) sur les 430 employés de l'entreprise, soit 80% de l'effectif, ont signé une pétition pour demander «le départ immédiat et sans conditions» du directeur de l'entreprise. Pour les protestataires, depuis son installation en juin dernier à ce jour, le directeur en question «de par son attitude arrogante et son inexpérience au poste, ne cesse de détruire toute bonne volonté autour de lui et d'œuvrer pour des intérêts personnels occultes». Les travailleurs qui dénoncent «les agissements disproportionnés, l'acharnement et le parti pris» du nouveau directeur général de l'entreprise, accusent ce dernier de «sous traiter chez des artisans, avec paiement à terme et vendre la même marchandise à crédit, réaliser lui-même tous les achats pour passer directement des commandes avec des fournisseurs de sa région en ignorant toutes les procédures d'achat, organiser des réunions en cachette après les heures de travail, recruter en cachette dans certains postes inutiles pour servir l'intérêt de ses amis», lit-on dans la même déclaration qui précise qu'«en trois mois à ce poste, le directeur général a su dresser tous les travailleurs contre lui avec ses agissements irrationnels». Pour la section UGTA de Leader Meuble, «cette manière de faire, basée sur la provocation, la division et le règne sans partage n'est que la partie apparente de l'iceberg car toute cette machination vise en réalité à porter le coup de grâce à une entreprise déjà fragilisée par des années de turbulence». «Nous refusons de nous plier et nous ne laisserons jamais passer une intimidation de plus. Le sort de 430 familles est entre les mains des autorités dont nous avons une entière confiance», conclut la déclaration. Pour rappel, l'usine Leader Meuble de Taboukert a connu de nombreuses turbulences ces dernières années, marquées notamment par une grève générale illimitée en juillet 2012. Une grève qui avait paralysé l'usine durant presque deux mois avec comme principale revendication la dissolution de la section syndicale et du comité de participation de l'entreprise. Il aura fallu attendre 48 jours de grève marquée par de nombreuses manifestations de rue pour que les grévistes aient enfin gain de cause, à savoir la décision de dissolution de la section syndicale de Leader Meuble prise hier par l'Union locale UGTA suivie juste après par celle du Comité de participation décidée par la direction générale de l'entreprise.