Pour la première fois, se dessinent les prémices d'un règlement de la crise. Après 43 jours de grève des travailleurs de l'usine de fabrication de meubles «Leader Meuble» (ex-Snlb) de Taboukert, dans la wilaya de Tizi Ouzou, et pour la première fois, se dessine les prémices d'un règlement de la crise. En effet, avant-hier, c'est le secrétaire général de l'Union de Wilaya de Tizi Ouzou (Ugta), Ramdani Bachir, qui rompt le silence et décide de réagir. Lors d'une conférence de presse organisée jeudi au siège de l'union locale de la zone industrielle de Oued-Aïssi, M.Ramdani a saisi officiellement la direction de cette entreprise pour organiser une assemblée générale dans les plus brefs délais afin de procéder à la destitution de la section syndicale. Le P-DG de «Leader Meuble», Amazouz Lounès a répondu favorablement, fixant ainsi la date de la tenue de cette assemblée générale d'ici deux jours, soit après-demain lundi à 10 h. Au fait, il s'agit de la revendication principale des 400 travailleurs. Le caractère complexe du conflit qui veut que les travailleurs de «Leader Meuble» portent leurs revendications sur deux aspects sensibles, a laissé traîner le conflit plus de 40 jours maintenant. Il faut dire qu'en plus d'une batterie de revendications purement socioprofessionnelles, les travailleurs sont montés au créneau depuis le début de leur débrayage en réclamant directement le départ immédiat du responsable de leur section syndicale de «ses» postes de secrétaire de section et de président du comité de participation. Côté Ugta, il aura fallu 35 jours, pour que le gel de cette section soit prononcé sans pour autant satisfaire le voeu des travailleurs qui, en effet, ont revendiqué sa destitution. Côté directeur de «Leader Meuble», il aura fallu 45 jours pour prononcer la suspension du comité de participation. Ce qui a amené les travailleurs à dénoncer le mutisme aussi bien des responsables de l'Ugta que de ceux de l'entreprise quant à la satisfaction de leur principale revendication. Tout compte fait, la crise des travailleurs se corsait de jour en jour. Sit-in et marches, les travailleurs radicalisaient de jour en jour leur mouvement. Le tribunal de Larbaâ Nath Irathène a fini par juger «légale» la grève des travailleurs. Une première dans l'histoire de l'Algérie indépendante! Pour rappel, la personne dont les travailleurs exigent le départ est le «directeur technico-production, président du comité de participation, un poste qu'il occupe depuis 1994, soit depuis 18 ans, président de la section syndicale de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), membre de Conseil national de la Centrale syndicale...» A cela, s'ajoute qu' «étant directeur technico-production, en l'absence du P-DG, il remplace de facto ce dernier par intérim!» nous explique-t-on.