Après seulement deux éditions, le concours de musique instrumentale classique du prix Mohamed -Iguerbouchène constitue un incontournable rendez-vous pour les mélomanes et les amoureux de la musique en général. Cette troisième édition qui débute demain est organisée par l'association culturelle Mohammed- Iguerbouchène, en collaboration avec la Direction de la culture de la wilaya, la maison de la culture Mouloud-Mammeri et les comités des activités culturelles et artistiques. C'est la maison de la culture qui abritera le concours auquel est aussi convié le grand public, qui ainsi découvrira et redécouvrira ce grand compositeur qui a jeté les bases de la connaissance musicale en Algérie. Les organisateurs ont prévu par ailleurs une exposition permanente sur la vie et l'œuvre de Mohamed Iguerbouchene et une vente dédicace par le Dr Mouloud Ounoughène et par Hocine Ouaguenini au niveau du hall des expositions de la structure. D'autres activités culturelles se dérouleront au niveau de la salle du Petit théâtre qui abritera, outre l'ouverture officielle de cette manifestation, une série de conférences, dont une qui portera sur «Le dialogue des cultures musicales dans l'œuvre d'Iguerbouchène» par le Dr Mouloud Ounoughène», alors que la deuxième aura lieu à 11h autour du thème «La musique à travers la révolution», présentée par Mustapha Sahnoune. Le lancement du concours pour le prix Mohamed-Iguerbouchène, qui s'articulera sur le meilleur soliste, le meilleur duo, le meilleur trio, la meilleure interprétation de l'œuvre de Mohamed Iguerbouchène sur différents instruments, notamment la guitare classique, le violon, la flûte et le piano, sera abrité par la grande salle de spectacles. Le deuxième et dernier jour de cette manifestation culturelle sera marqué par la remise des prix aux lauréats de cette 3e édition et un concert de musique classique. Mohamed Iguerbouchène, l'universaliste S'il reste peu connu des nouvelles générations, Mohamed Iguerbouchène a pourtant été un musicologue universaliste dont la notoriété a dépassé les frontières du pays. Compositeur de musiques de films, il composera, entre autres avec Vincent Scotto, la musique du film Algiers, remake de Pépé-le-Moko, avec Charles Boyer et Hedy Lamarr. En 1940, Paris Mondial lui confie sa direction musicale. C'est ainsi qu'il compose des musiques pour une vingtaine de courts-métrages de la maison Mercier films Inc. Né le 13 novembre 1907 à Aït Ouchene, dans la commune d'Aghribs, Iguerbouchène a commencé ses études à Aghribs, avant de rejoindre Alger où sa famille s'est installée. Dès son jeune âge, on décèle en lui ce talent d'artiste et de musicien. En plus de la flûte, Iguerbouchene a appris vite à jouer du piano et à assimiler le solfège. C'est le comte écossais Fraser Ross qui l'emmènera à Manchester, en Angleterre, où il intègre le Royal Northern College of Music en 1922. Parmi ses œuvres les plus connues, on citera Rapsodie Kabylia et Arabic rapsodie. Musicien au parcours atypique, Mohamed Iguerbouchène s'est éteint à l'âge de 59 ans, dans l'anonymat total, des suites d'une longue maladie, en juillet 1966 à Alger.