Les pouvoirs publics ont procédé à la fermeture, à fin septembre, de 945 marchés informels sur un total de 1368 marchés existants à travers le territoire national, selon le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb. L'Algérie est déterminée à éradiquer le phénomène des marchés informels qui continue de supplanter l'économie formelle et rendre l'activité commerciale incontrôlable avec toutes les répercussions qui en résultent sur la santé des consommateurs. C'est dans ce sens que les autorités publiques ont intégré au 30 septembre 20 000 commerçants informels sur les 45 000 existants dans le circuit formel. L'éradication de ces marchés a été rendue possible suite à la construction de plusieurs marchés de proximité. En effet, pas moins de «594 marchés ont été ouverts à travers le pays sur les 767 programmés, auxquels s'ajouteront 291 marchés couverts en cours de réalisation», a précisé le ministre lors d'une séance plénière tenue jeudi au Conseil de la nation. En outre, la réalisation de 10 marchés de gros, dont trois devraient être réceptionnés en 2016, permettra également une meilleure régulation du commerce, selon Bakhti Belaïb. A une question posée par un député sur les mesures prises pour réguler le commerce extérieur, lutter contre le transfert illicite des devises et les surfacturations, le ministre a déclaré qu'il refusait de «criminaliser le commerce et les importateurs», car c'est grâce à ces derniers qu'il a été mis fin aux ruptures d'approvisionnement qui touchaient auparavant même les produits de base. Il a tout de même tenu à affirmer que le phénomène de surfacturation existe bel et bien et qu'il prend de l'ampleur. Par ailleurs, le ministre a saisi l'occasion pour apporter des clarifications sur ses propos tenus récemment, lors d'une émission radiophonique sur la question de la surfacturation, en soulignant que sa déclaration a été «mal comprise» par les médias. «J'ai déclaré que les surfacturations représentaient (parfois) 30% du montant de factures d'importations, mais je ne faisais, en aucun cas, référence au montant global des importations. Mes propos n'ont pas été compris. Comment puis-je dire cela sachant, et tout le monde le sait d'ailleurs, que 50% des importations sont effectuées par des entreprises publiques», a-t-il relevé. 30 000 tonnes de marchandises bloquées Malgré le manque de moyens de contrôle des marchandises importées, le ministre du Commerce a indiqué que «durant le premier semestre de l'année en cours, nous avons bloqué 30 000 tonnes de marchandises importées, non pas sur la base d'analyses de laboratoires spécialisés, mais sur un simple contrôle visuel». Le ministre a par ailleurs plaidé pour la révision de l'obligation d'utilisation du Crédit documentaire (Crédoc) comme moyen de paiement «imposé aux importateurs», puisqu'il complique davantage ce type de contrôle. «J'ai dit et je redis : il faut sortir du Crédoc pour permettre aux importateurs de récupérer leur argent au cas où ils se font arnaquer par leurs fournisseurs en achetant des produits contrefaits ou non conformes», a-t-il préconisé. Adopté en 2010 comme l'unique mode de paiement des importations, en remplacement de la remise documentaire, le Crédoc permet au fournisseur d'être payé sans avoir à attendre que sa marchandise arrive à destination, rappelle-t-on. Mais pour M. Belaïb, cette situation empêche les importateurs de récupérer leur argent en cas d'arnaque.