Le retournement de tendance sur le marché pétrolier a mis l'économie algérienne dans une situation de difficulté majeure, aussi bien pour ses finances publiques que pour son commerce extérieur. Pourtant, ces effets ont été largement appréhendés aussi bien par les analystes, les opérateurs économiques que par les pouvoirs publics. Le Forum des chefs d'entreprise qui n'a pas cessé d'appeler à un changement de politique économique, arrimée jusqu'à présent aux recettes des exportations des hydrocarbures, a plaidé pour le renforcement du rôle des entreprises nationales aussi bien publiques que privées. La diversification de l'économie nationale qui passera par le ciblage des secteurs ou les branches à fort potentiel commercial et/ou technologique ou ayant un impact décisif sur la compétitivité des entreprises pour concurrencer les importations et/ou augmenter les exportations a été également suggéré par le FCE comme l'une des solutions de sortie de crise. Dans ce sillage, le FCE a lancé une étude relative à la stratégie de diversification de l'économie nationale, en mettant en exergue le rôle moteur de l'entreprise dans sa définition et dans sa mise en œuvre. S'il a eu déjà à s'exprimer sur ce sujet et a même organisé une conférence nationale sur «L'entreprise comme moteur de la croissance» et au cours de laquelle ont été déclinées les «50 propositions du FCE» (2012), ce dernier reviendra sur cette problématique après-demain à Alger, à la faveur de la 3e édition de la Journée sur l'entreprise. Cette rencontre sera une occasion pour les différents experts participants pour dégager les options de sortie de l'impasse induite par le «tout hydrocarbure», mais aussi, comment rompre définitivement avec le modèle de croissance en place depuis plusieurs décennies et s'engager résolument et franchement dans la diversification de l'économie nationale. «Il s'agira donc de formuler des recommandations solides, faisables et réalistes, et susceptibles de provoquer des décisions courageuses et irréversibles», selon l'organisation que préside Ali Haddad. La stratégie de diversification, bien qu'étant par essence macroéconomique, se doit de s'intéresser aux aspects microéconomiques dans le sens où le développement d'un secteur se fait par le développement des entreprises qui l'animent. «Il s'agit pour cette conférence de passer en revue, branche par branche, les obstacles et entraves au développement des filières de ces secteurs, et proposer les actions permettant de réduire les effets de ces entraves», précise le communiqué du FCE. Plusieurs spécialistes de renommée auront à débattre de cette problématique. On peut citer Najy Benhassine (expert à la Banque mondiale), Jean-Louis Levet (économiste industriel, haut responsable à la coopération industrielle franco-algérienne). Plus de 500 participants venant du monde des affaires, des administrations publiques, des universitaires, des représentations diplomatiques et des agences du système des Nations unies (Banque mondiale, Pnud, Onudi, Unictad, OMC...) selon la même source qui ajoute que les travaux seront organisés en conférences plénières (deux conférences), en panels thématiques (cas de l'Algérie et expériences étrangères de diversification) et des témoignages de personnalités politiques ou du monde des affaires (algériennes et étrangères).