Des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) exhortent le gouvernement à chercher d'autres sources de financements pour atteindre un équilibre budgétaire. Ils proposent l'augmentation des prix des produits de luxe et de confort, notamment. La hausse des prix du tabac, de la téléphonie, des parfums et des articles de luxe doivent être pensées. Une taxe sur la fortune est également proposée par certains parlementaires. Cependant, l'augmentation des prix des carburants, de l'électricité, de la vignette automobile, notamment est contestée par un grand nombre de députés, sollicités sur cette question. Appartenant à des formations politiques différentes, ils sont unanimes à réclamer le maintien du soutien de certains produits, à condition de l'orienter vers les plus démunis. L'Etat doit chercher des gisements fiscaux non exploités. Un membre de la commission des finances du parti FLN, qui a requis l'anonymat, a proposé «l'élaboration d'une carte de pauvreté afin de pouvoir orienter les aides de l'Etat». Cette carte, explique-t-il, doit être confectionnée dans la transparence, avec la collaboration des communes. Les expériences passées ont démontré que certaines aides attribuées aux nécessiteux ont souvent fait l'objet de détournement comme le couffin du Ramadhan, tandis que l'allocation de scolarité, versée après plusieurs semaines de la rentrée, fait beaucoup de contestataires. Il a ainsi préconisé de «revoir les mécanismes de soutien pour mieux cibler les bénéficiaires». Selon lui, parmi les critères devant être arrêtés figurent le niveau du salaire qui doit être fixé, par exemple, à une fois et demie le SNMG, soit 27 000 dinars. L'aide attribuée doit être également fixée selon la situation familiale du bénéficiaire et du nombre de personnes à charge. A travers la réorientation des soutiens de l'Etat, il sera possible de diminuer les transferts sociaux. «La politique d'aide doit être transparente et organisée», a-t-il insisté. A propos de la hausse de la facture des importations, il a suggéré que «la Banque d'Algérie instaure deux taux de change pour les importations afin de différencier entre les importations indispensables et celles de produits non indispensables». Des alternatives Pour le prix de l'électricité, le projet de loi de finances 2016 a prévu une hausse à partir d'un certain seuil de consommation. «Ceux qui consomment beaucoup payeront plus, ce qui est normal», pense un autre député du FLN. Concernant les carburants, le motif de la contrebande est avancé pour expliquer cette prochaine hausse. Mais en parallèle, il faudra prévoir des soutiens pour les agriculteurs et les transports en commun pour éviter un effet d'entraînement sur les produits des fruits et des légumes notamment et les tarifs de transport. Pour encourager l'utilisation du GPL ou le gaz naturel carburant (GNC), le projet de loi de finances 2016 prévoit la promotion de l'utilisation des carburants propres, disponibles sur le marché national. Pour assurer la réussite du programme, il est prévu de mettre en place un dispositif fiscal incitatif, qui n'est pas prévu dans ce projet de loi. Du moins, une exonération de la vignette automobile sur les véhicules roulant au gaz naturel carburant est prévue à compter de 2017. Les agriculteurs doivent utiliser le gasoil agricole (rouge) qui est de moindre prix. Quant aux transporteurs en commun, ils doivent bénéficier de l'installation à titre gracieux du kit GPL afin de les inciter à maintenir les tarifs. En fait, «c'est un problème de gouvernance», pensent plusieurs députés. Pour rationaliser la consommation en électricité, l'Etat devra instruire les administrations et autres structures à éteindre les lumières après les heures de travail pour lutter contre le gaspillage.