Le député de Béjaïa et ancien adjoint de Saïd Saâdi, Djamel Ferdjellah, a affirmé hier dans une déclaration que le RCD s'englue chaque jour davantage dans une crise structurelle de fonctionnement démultipliée, selon lui, par un isolement externe en voie d'être une impasse mortelle. «Le RCD navigue à vau l'eau, déchiré entre la haute et noble ambition d'un programme et d'un discours démocratiques et une gestion autoritaire conduite d'une main de fer au service d'un président inamovible», a dénoncé M. Ferdjellah. Exclu du RCD depuis trois mois, le député de Béjaïa a regretté qu'au sein de son ancien parti, les humeurs tiennent lieu de ligne politique, donnant une image récurrente de la pratique du grand écart. «La confusion née de l'incohérence de la ligne installe une illisibilité qui désoriente le collectif militant et l'opinion publique», a expliqué l'ancien numéro 2 du RCD. Par ailleurs, M. Ferdjellah a qualifié de dérapage la substitution, pendant la campagne électorale de la dernière élection présidentielle, de l'emblème national par un drapeau noir. A ce sujet, le député de Béjaïa a souligné que lui-même et ses camarades avaient arraché publiquement le drapeau noir du fronton du siège régional de Béjaïa pour y remettre l'emblème national. L'ancien vice-président du RCD a dénoncé l'instrumentalisation par Saïd Saâdi du noble objectif de rajeunissement de l'encadrement du parti pour opérer une rupture générationnelle à travers, a-t-il ajouté, la liquidation de la vieille garde, «à l'exception de Saïd Sadi, qui s'assure ainsi la pérennité à la tête du parti». «Le chef panique devant la prise de conscience des militants et la résistance désormais ouvertement exprimée par les cadres contre les pratiques autocratiques», a-t-il ajouté dans sa déclaration. Selon le député frondeur, le président du RCD a entamé, depuis 2007, une nouvelle campagne de répression interne «indigne de la mémoire des martyrs tombés pour la démocratie». A cet effet, M. Ferdjellah a expliqué que pas moins de 8 membres du Secrétariat national ont été «liquidés». «Des réponses policières sont avancées devant l'absence d'arguments politiques», a déploré le député de Béjaïa, en soulignant que les soupçons et les peurs de M. Saâdi tiennent lieu de chefs d'accusation. L'ancien chef du groupe parlementaire du RCD a dénoncé également le fonctionnement de la commission de discipline du parti. «Désignée et soumise aux ordres du chef, la commission de discipline ne cesse de broyer des cadres, continuant sa folle course à l'exclusion», a condamné M. Ferdjellah en affirmant qu'en ce moment, une imminente purge se met en place avec calomnies et mensonges sur la base de rumeurs contre deux à cinq éminents cadres dirigeants. «Certains ont remis de leur propre initiative leur démission du secrétariat national. Phénomène que ne supporte pas le président qui a toujours tenu à être le seul qui nomme et qui dégomme», a indiqué l'auteur de la déclaration. Et de s'interroger : «Le conseil national du parti laissera-t-il se consommer cette saignée avancée ?».