Critiqués de toute part, les dispositifs d'aide à la création des microentreprises, Ansej et Cnac, ont trouvé en la personne du ministre du Travail le meilleur avocat. Selon le premier responsable du secteur du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, «quelque 475 000 microentreprises ont été créées dans le cadre des dispositifs de l'Ansej et de la Cnac, générant ainsi 1,1 million d'emplois», a-t-il avancé hier à Alger lors de l'ouverture de la semaine mondiale de l'entrepreneuriat (GEW) qui se tient jusqu'au 22 du mois en cours.Faisant en sorte de défendre l'indéfendable, le ministre a préféré se focaliser sur les avantages accordés aux jeunes porteurs de projets, et ignoré de parler du taux de mortalité de ces jeunes entreprises et surtout sur leur contribution à la création de la richesse. Car dans un contexte de recul des prix du brut et la volonté affichée des pouvoirs publics à relancer le secteur économique productif, l'Algérie se retrouve en panne d'entreprises (jeunes ou moins jeunes d'ailleurs) sur lesquelles elle peut compter. L'exemple le plus édifiant de cette difficulté à dénicher des PME ou TPE en mesure de répondre à la demande nationale est le cas de l'industrie automobile, lancée ou en vue d'être lancée avec des compagnies françaises. Actuellement, dans l'usine de montage de voitures de marque Renault Symbol à Oued Tlélat à Oran, des containers pleins à craquer de pièces détachées et d'autres composants, venus tout droit de Roumanie, sont déchargés dans les entrepôts de l'usine.Idem pour l'autre constructeur, à savoir Peugeot, avec lequel le gouvernement est en train de négocier pour qu'il vienne s'installer chez nous. Mais parmi les clauses qui seront insérées dans le contrat, il y aura celle qui consiste à faire venir la marque au lion avec son réseau de sous-traitants. En évoquant le secteur clé de l'automobile, considéré comme le moteur de la relance industrielle, la situation n'est pas meilleure dans les secteurs de l'énergie, l'agriculture ou les TIC. A part certaines entreprises, qui se comptent d'ailleurs sur les doigts d'une seule main, l'importation domine allègrement les équipements utilisés dans l'industrie. S'il est quasiment impossible de remettre en cause les chiffres avancés par le ministre du Travail du moment que les statistiques relèvent du domaine des départements ministériels, il suffit d'observer sur la voie publique le nombre de véhicules utilitaires qui circulent ou garés sur les bords des routes pour savoir que les moyens de locomotion occupent la part du lion dans les crédits Ansej-Cnac, à tel point que les directions des transports ne délivrent plus de licences et les banques n'accordent plus de crédits et parlent de «saturation».