Tentative de suicide d'une lauréate, changement de doyen de la faculté de médecine d'Oran et poursuite de la protestation, quoique de façon ponctuelle, des lauréats au concours de résidanat, voilà quelques-uns des derniers développements de ce qui, désormais, est connu sous le vocable de «scandale du concours de résidanat». Dans l'après-midi d'avant-hier, les lauréats ont initié une marche sur le rectorat de l'université pour réclamer le départ du recteur de l'université Ahmed-Ben- Bella. Selon les dernières nouvelles, le nouveau doyen est monté au créneau en annonçant aux protestataires la possibilité de geler la date du prochain concours arrêtée pour les 4, 5 et 6 décembre. Cette promesse répond un peu aux attentes des lauréats qui ont introduit une affaire en justice devant le tribunal administratif, afin de revenir sur la décision annulant les résultats du concours. Devant se prononcer sur la question, le tribunal a reporté son verdict au 29 novembre prochain. Dans le cas où le tribunal accède à la requête des lauréats protestataires, la décision de la tenue du concours lors de la première semaine du mois prochain tombera d'elle-même. Signalons que la préparation du prochain concours a été confiée au rectorat de l'université d'Oran, en excluant la faculté de médecine. Mieux, un nouveau doyen pour cette faculté a été nommé : il s'agit de Abdelmajid Snaouber, en remplacement de M. Cherrak. C'est par le fils de ce dernier que le scandale a éclaté puisqu'il s'est classé premier dans ce concours qui a vu la participation de 1300 médecins généralistes de toutes les universités du pays. Or, de l'avis de tous, celui qui a décroché cette place n'a jamais brillé durant tout son cursus. Plus grave encore, il est l'un des fils des dignitaires de la faculté de médecine qui est passé par la filière de Dakar pour pouvoir s'inscrire en médecine en contournant la question de la moyenne requise au baccalauréat. A l'ancien doyen, que personne ne désigne du doigt comme étant l'instigateur de la fraude, on pourrait reprocher le non-respect d'une instruction ministérielle interdisant aux fils de responsables de concourir sur le territoire de compétence et d'exercice de leur parent. Rappelons qu'au bout de deux semaines de blocus des établissements de médecine, les protestataires ont fini par libérer les lieux. La plupart d'entre eux se sont inscrits pour le second concours. Mais la tentative de suicide d'une des leurs a relancé la protestation. Heureusement que cette malheureuse a bénéficié d'une prise en charge correcte, ce qui lui a permis de quitter le service des urgences du CHUO pour rejoindre le domicile familial. Devant la gravité de l'affaire et surtout la pugnacité des 493 lauréats qui refusaient catégoriquement l'annulation des résultats du concours, le parquet a ouvert dans un premier temps une information. Par la suite, il a ordonné à la gendarmerie d'ouvrir une enquête pour arrêter les responsabilités des uns et des autres dans ce scandale. Des sources bien informées nous indiquent qu'au moins une cinquantaine de médecins généralistes parmi les lauréats ont accédé à la base de données des QCM sur lesquels ont porté les épreuves du concours. On parle de fils de personnes de haut rang. D'autres ont remarqué le mutisme total des professeurs de médecine, dont certains sont toujours prompts à s'exprimer sur les colonnes de la presse nationale pour attirer les regards sur eux.