Cette fois, la mobilisation a été plus forte Les opposants frondeurs ont battu le pavé entre le campus de Targa Ouzemour jusqu'au siège de la wilaya. Des milliers d'étudiants et enseignants de la faculté des sciences exactes de l'université de Béjaïa sont revenus hier à la charge dans une marche pacifique dans les rues de la ville pour réitérer leur refus de voir leur établissement délocalisé vers le nouveau campus d'Amizour, 25 km au Sud de Béjaïa. Alors que la commission dépêchée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n'a pas encore rendu ses conclusions, les opposants à la délocalisation de la faculté sont remontés au créneau avec cette fois-ci une plus forte mobilisation comparée à leur première action du même genre. Les opposants frondeurs ont battu le pavé entre le campus de Targa Ouzemour jusqu'au siège de la wilaya où ils ont improvisé un sit-in au cours duquel des étudiants et des enseignants ont expliqué une nouvelle fois les motifs de leur refus pour la délocalisation et leur détermination à aller jusqu'au bout de leur mouvement. Un refus qui rappelle à bien des égards celui qui avait marqué l'ouverture en 2004 du campus d'Aboudaou à la périphérie de la ville de Béjaïa; à l'époque déjà les étudiants et les enseignants frondeurs avaient perdu plus de 60 jours avant d'abdiquer. Serait-ce la dernière cartouche pour le cas de la faculté des sciences exactes. A en croire une source proche du rectorat, la commission ministérielle aurait émis un avis favorable à la délocalisation. ́ ́Le campus d'Amizour est encore en chantier. Il souffre de beaucoup de carences et n'est pas adapté aux exigences de la faculté des sciences exactes ́ ́, ont encore expliqué les intervenants lors de la prise de parole devant le siège de la wilaya, ajoutant que ́ ́initialement dans le plan de développement de l'université, ce campus était dédié et conçu pour accueillir la faculté des sciences juridiques ́ ́. Hier, les étudiants et les enseignants ont exigé la restitution des archives de la faculté à Targa Ouzemour, la réhabilitation du personnel d'encadrement, limogé au début du conflit par le recteur et l'annulation pure et simple de la décision de transfert de la faculté vers Amizour. Certains sont revenus sur ́ ́cette décision unilatérale ́ ́ qui a été prise en période de congé sans consultation et après que d'autres facultés aient refusé d'y adhérer ́ ́, soulignant que cette délocalisation, qui concerne les départements de maths, physique, chimie, informatique et recherche opérationnelle est de nature à les découpler de la faculté de technologie, dont la proximité et les affinités ne sont plus à démontrer. ́ ́Partout, les deux entités sont unies à dessein. Il y a l'université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene, il y a l'UST Oran. On vient de créer une Académie des sciences et de la technologie à Alger. Mais à Béjaïa on veut se singulariser en séparant les unes des autres. C'est un non-sens autant scientifique que pédagogique ́ ́, a-t-il estimé, relevant au passage que le campus d'Amizour n'est pas prêt pour accueillir la faculté des sciences exactes, ne disposant ni de labos, ni d'unité de calculs, ni de plateaux techniques. Pour leur part, les étudiants rejettent l'idée de subir les cours magistraux à Amizour et d'en faire la pratique à Targa-Ouzemour où se trouvent les laboratoires et les salles de travaux dirigés. L'administration continue à avancer avec l'approbation du transfert par le conseil d'administration et le conseil scientifique dans une vision prospective de développement de la faculté. ́ ́Tout le campus est dédié désormais aux sciences exactes, qui souffrent de l'exigüité de Targa Ouzemour et du manque de commodités ́ ́, affirme-t-on non sans mettre en exergue ́ ́toutes les conditions réunies en son sein pour assurer un fonctionnement et un début d'activité scientifique et pédagogique décents ́ ́. Les nouveaux étudiants s'y sont déjà installés faut-il le rappeler. La manifestation s'est achevée dans le calme et les manifestants n'ont été reçus par aucune autorité.