Huit agents de sécurité de l'Institut national d'alimentation et des techniques agroalimentaires (Inataa) de Constantine ont été placés, hier, par le juge d'instruction près le tribunal de Ziadia sous contrôle judiciaire et suspendus de leur travail, en attendant le verdict de la justice. Ces agents sont accusés de violences à l'encontre des étudiants, utilisation d'armes blanches, de chiens de garde, menaces et insultes. Les faits remontent au 5 mai 2015 quand les agents en question ont usé de violence contre les étudiants en grève depuis le 10 janvier pour exiger l'équivalence entre les deux diplômes fournis par l'institut pour les deux formations, à savoir le LMD et la formation classique. Les étudiants concernés avaient expliqué que ceux issus du programme classique trouvent beaucoup de difficultés à décrocher des postes de travail, notamment pour la Fonction publique qui exige la mention master 2 pour le recrutement, alors que pour l'ancien système les étudiants décrochent un diplôme d'ingénieur. Une grève qui avait trop duré et qu'il fallait casser à tout prix puisque le directeur de l'Institut avait déclaré à l'époque et sous l'emprise de la colère : «Nous avons reçu l'ordre du ministère pour casser cette grève et empêcher les étudiants de tenir leur sit-in par n'importe quel moyen.» 17 blessés ont été enregistrés parmi les jeunes étudiants à l'issue de l'intervention des agents de sécurité. Cette affaire a défrayé la chronique et a été rapportée au niveau du Parlement, ce qui avait incité le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à intervenir et dépêcher une commission d'enquête. Une plainte a été déposée à la justice par les étudiants victimes de cette agression, dont 8 ont été entendus hier par le juge d'instruction ainsi que 7 autres convoqués en tant que témoins. Les victimes ont présenté des certificats médicaux attestant de leurs agressions et mentionnant les morsures par chien à l'encontre de 4 d'entre eux. De leur côté, les agents de sécurité, le recteur de l'université, le directeur de l'institut ainsi que des administrateurs ont été tous également entendus.