Les agents de sécurité de l'Institut national d'alimentation et des techniques agroalimentaires (Inataa) de Constantine ont usé de la force hier pour empêcher le sit-in des étudiants en grève depuis le 10 janvier dernier. Plusieurs blessés sont enregistrés parmi les jeunes étudiants et 17 d'entre eux ont été examinés hier par le médecin légiste du CHU. Les étudiants attestent qu'il y avait plus d'une trentaine de blessés qui ont été évacués pour des soins au CHU, suite à des affrontements avant-hier. La situation reste tendue au niveau de l'institut qui a connu avant-hier des incidents graves suite à l'utilisation de chiens pour faire peur aux étudiants qui, sous le choc, se sont enfuis à l'extérieur de l'institut, provocant un mouvement de panique indescriptible. Les agents de sécurité ont lancé leurs bêtes dans une tentative d'humiliation à l'encontre des garçons notamment. Ces derniers se sont livrés ensuite à une véritable bataille rangée digne des scènes de violences observées à Ghaza. Rencontrés hier matin après avoir ouvert le portail de l'institut, les étudiants sur place, toujours sous le choc de cette intervention musclée des agents de sécurité, affirment poursuivre leur mouvement de grève en toute quiétude, mais déclarent que durant toute la soirée de mardi, ils étaient empêchés de sortir de la cité universitaire Regane-Zouaoui, sise dans l'enceinte de l'institut, et qu'ils étaient privés de tout contact avec l'extérieur. «Il nous était interdit de sortir et nous étions privés d'électricité», soutiennent-ils. Pour rappel, les étudiants de l'institut sont entrés en grève illimitée depuis le 10 janvier pour réclamer leur droit à l'équivalence entre les deux diplômes fournis par l'institut pour les deux formations, à savoir le LMD et la formation classique. Ainsi, le conflit opposant les étudiants à la direction de l'institut prend une tournure grave. Le directeur de l'Inataa, M. Boudjellal, s'est refusé à tout commentaire sur cette affaire. Quant au doyen de l'université I, M. Djakoune, son téléphone était éteint toute la journée. C'est le statu quo, en attendant la réaction du rectorat et du ministère de l'Enseignement supérieur sur ce dérapage.