Après l'annonce par Alger de recourir à l'endettement extérieur en sollicitant des fonds chinois, voilà que la Banque d'Algérie décide d'adopter le yuan comme monnaie de réserve. C'est la Banque d'Algérie qui a envoyé une note en direction des banques commerciales les appelant à utiliser le yuan comme monnaie de réserve à partir de 2016. Selon des médias, la Banque d'Algérie s'est adressée aux banques publiques et privées, pour leur demander de se préparer techniquement pour utiliser la monnaie du Peuple dans le commerce international. Mis à part les transactions commerciales, l'Algérie devra se préparer, même si la situation ne s'y prête pas à cela, à mettre une partie de ses réserves de changes en monnaie chinoise. Sur la vie des citoyens, une telle décision n'aura aucun impact sur le prix à la consommation. Le plus concret à terme est un marché des changes plus stable avec, normalement, moins de tensions compétitives. Cette mesure émanant de la Banque d'Algérie intervient suite à la décision du Fonds monétaire international (FMI) d'intégrer le renminbi dans le panier de devises composant son unité de compte, les Droits de tirage spéciaux (DTS). Jusqu'à aujourd'hui, le panier de devises qui sert de référence était composé uniquement de l'euro, du dollar, de la livre Sterling et du yen japonais. Cette décision du FMI reflète notamment «les progrès accomplis par les autorités chinoises ces dernières années pour réformer leur système monétaire et financier», avait souligné la directrice générale de l'institution de Bretton Woods, Christine Lagarde. «La poursuite et l'approfondissement de ces efforts vont créer un système monétaire et financier international plus solide qui, en retour, soutiendra lui-même la croissance et la stabilité de la Chine et de l'économie mondiale», a-t-elle ajouté. Pour Pékin, l'entrée de la devise chinoise au rang de monnaie de réserve représente une «réussite politique majeure» dans sa quête de reconnaissance économique internationale. La décision n'entrera pas en vigueur avant fin septembre 2016 de manière à donner le temps aux acteurs des marchés financiers de s'adapter à cette décision. En revanche, intégrer le yuan dans le panier de devises internationales offre un moyen de pression pour les puissances économiques occidentales. Le FMI veut inciter Pékin à poursuivre la libéralisation de son économie, à s'ouvrir aux capitaux étrangers et à moins contrôler sa politique de changes. Aujourd'hui, l'Etat chinois entretient artificiellement une monnaie faible (dévaluation compétitive) pour exporter facilement. Ce caractère à «sens unique» des transactions commerciales ne peut plus durer. Aux yeux du FMI, la Chine doit devenir un pays émergent «intelligent».