Le recours à l'endettement extérieur devient décidément une option incontournable pour l'Algérie. Pour s'en sortir avec le moindre mal, Mustapha Mekidèche préconise d'opter pour l'offre chinoise, laquelle à ses yeux est la moins contraignante. Dans un contexte de chute des revenus pétroliers et la nécessité pour l'Algérie de poursuivre la réalisation de certains de ses projets structurants, il est temps que le pays s'oriente «sans complexe» vers l'endettement extérieur, en saisissant l'offre chinoise qui propose de mettre sur la table un montant de 60 milliards de dollars pour financer des projets en Afrique. Cet appel «décomplexé» du membre du Conseil économique et social (Cnes), également président du panel du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs de l'Union africaine, Mustapha Mekidèche, sonne comme une fatalité pour l'Algérie qui doit faire face à une situation pourtant prévisible depuis des années. Pour rattraper le temps perdu, Mekidèche, qui intervenait hier les ondes de la Chaîne III, a appelé à recourir à ces prêts accordés à des conditions «attractives», d'autant plus que la Chine entretient de fortes relations géopolitiques et géostratégiques avec l'Algérie, sans y avoir cependant une présence «significative» en matière d'investissement, pourrait, selon l'expert, l'aider à promouvoir nombre de secteurs d'activités dont ceux du phosphate et de la pétrochimie, en particulier. Cette coopération avec un pays fortement présent en Algérie dans le domaine de la construction et une force de travail constituée de 40 000 ressortissants, en même temps qu'elle permettrait d'«effacer ses risques de change», contribuerait, souligne-t-il, à lui permettre d'atténuer les effets d'une crise dans laquelle «nous sommes installés, au moins jusqu'en 2020». En prenant part au sommet Chine-Afrique qui s'est déroulé les 4 et 5 du mois en cours à Johannesburg, en Afrique du Sud, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a assuré aux opérateurs économiques chinois et africains «qu'ils trouveront en Algérie le soutien et les facilités qu'ils sont en droit d'attendre d'un partenaire convaincu de la pertinence du choix de la coopération Sud-Sud et des perspectives prometteuses qu'elle recèle». De son côté, le président du conseil chinois pour la promotion de la coopération Sud-Sud, Lu Xin Hua, qui effectuait, novembre dernier, une visite à Alger, avait indiqué que son pays était prêt à financer des projets, notamment industriels et structurants, dans plusieurs pays en voie de développement, dont l'Algérie. Avec cette déclaration réaffirmée par le ministre du Commerce Bakhti Belaïb, on a commencé, des deux côtés, à penser à une nouvelle ère dans les relations qu'entretiennent ces deux pays. Le pays de Mao a ainsi proposé à l'Algérie de financer des projets en souffrance ou lancer de nouveaux projets, à condition que leur réalisation revienne aux entreprises chinoises.