Quelque 170 000 personnes ont fui le Yémen depuis l'aggravation du conflit en mars, pour aller dans la Corne de l'Afrique ou dans les pays du Golfe, ont annoncé mardi le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). «Environ 170 000 Yéménites, étrangers ayant statut de réfugiés et ressortissants de pays tiers ont fui vers Djibouti, l'Ethiopie, la Somalie, le Soudan et certains pays du Golfe», ont indiqué dans un communiqué ces deux organisations, après une réunion des donateurs à Nairobi. Elles ont lancé un appel au don de 94 millions de dollars (86 millions d'euros) pour assurer en 2016 la protection et l'assistance aux réfugiés, rapatriés et migrants fuyant le conflit au Yémen. La plupart des réfugiés ont effectué une «traversée périlleuse» du golfe d'Aden vers la Corne de l'Afrique, a expliqué Claire Bourgeois, qui gère les opérations du HCR pour les personnes fuyant le Yémen. Au Yémen, environ 80% de la population est affectée par la guerre et a besoin d'aide, alors que 2,3 millions de personnes ont été déplacées, selon l'ONU. «Les souffrances que ce conflit inflige aux gens sont un déchirement», a ajouté Mme Bourgeois. Le Yémen est ravagé par des combats entre les forces loyalistes soutenues par une coalition militaire arabe sunnite et les rebelles chiites houthis appuyés par l'Iran qui se sont emparés de vastes régions, dont la capitale Sanaa, depuis juillet 2014. Selon l'ONU, ce conflit, aujourd'hui totalement enlisé, a fait plus de 5700 morts, pour près de moitié des civils, depuis l'intervention fin mars de la coalition conduite par l'Arabie saoudite, voisine du Yémen. Des pourparlers de paix entre le pouvoir et les rebelles doivent s'ouvrir le 15 décembre en Suisse. Un cessez-le-feu de sept jours, éventuellement renouvelable, est également prévu à cette date.