Le président du CIO entend remettre de l'ordre dans un mouvement sportif international largement décrédibilisé. Confronté aux scandales de corruption et de dopage qui secouent le football et l'athlétisme, le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, a annoncé jeudi la mise en place d'audits sur les finances et la gouvernance des fédérations sportives internationales. Ces audits, qui débuteront en 2016, seront menés dans toutes les fédérations sportives recevant de l'argent du CIO et concerneront à la fois la gestion financière et la gouvernance. «Les audits seront menés par des sociétés indépendantes», et concerneront également les Comités nationaux olympiques et les comités d'organisation des JO, dont la gestion financière est déjà soumise à contrôle, a ajouté Thomas Bach. Ces audits «systématiques» des fédérations internationales seront effectués alors que de très nombreux membres ou anciens membres du Comité exécutif de la Fifa sont éclaboussés par le scandale qui secoue l'institution. De son côté, l'ancien président de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), le Sénégalais Lamine Diack a été mis en examen en France pour corruption passive. Concernant l'évolution de la gouvernance, M. Bach juge que les réformes proposées par la Fifa et qui doivent encore être adoptées en février par ses 209 fédérations constituent «une bonne base». «Les réformes sont de toute évidence un grand pas dans la bonne direction. Si on les regarde dans le détail, il y aura notamment une limite du cumul de mandats», a-t-il jugé. L'antidopage confié à l'AMA Interrogé sur le détail des mesures et notamment sur l'absence de la limite d'âge pourtant en vigueur au CIO, M. Bach a souligné que «le plus important c'est la limite de mandats, car il y a alors des élections». Une semaine après une nouvelle vague d'arrestations de responsables du football, le CIO s'est dit «inquiet face aux procédures criminelles en cours aux Etats-Unis et en Suiss», concernant la Fifa et qui, «selon ces autorités», «pourraient encore durer cinq ans». Face à la tempête dans laquelle est plongé l'athlétisme, avec la suspension de la Fédération russe dont les athlètes pourraient être privés des JO de Rio l'été prochain, le patron du CIO propose de retirer aux fédérations les contrôles antidopage et de les confier à l'Agence mondiale antidopage (AMA), réforme qu'il espère pour 2018.Il compte également confier au Tribunal arbitral du sport (TAS) le soin de prononcer les sanctions initiales. «Nous avons renforcé notre proposition de rendre les contrôles antidopage indépendants des organisations sportives», a-t-il souligné. «Nous souhaitons que ce système indépendant soit opérationnel pour les jeux Olympiques d'hiver 2018 à Pyeongchang» (Corée du Sud). Cette réunion était la dernière que tenait la commission exécutive dans l'actuel siège du CIO à Lausanne qui va être démoli. Un nouveau bâtiment plus vaste, dessiné par le cabinet d'architectes danois 3XN, doté de 600 places de travail, va être construit sur le même site de Vidy et devrait être livré dans quatre ans. En attendant la livraison de cette «Maison olympique», une partie des 450 employés du CIO vont commencer à déménager en février 2016 vers des bureaux provisoires.