Les inepties du candidat à l'investiture républicaine à la présidentielle américaine, Donald Trump, qui proposait bêtement d'interdire l'entrée des musulmans sur le sol américain, ont fait sortir le légendaire boxeur Mohamed Ali de ses «gants». Il lui a défoncé la mâchoire sans le toucher… Intervenant rarement dans les médias, lui qui traîne la maladie de Parkinson, Cassius Clay (Mohamed Ali pour les intimes) a dû remonter sur le ring (politique) pour envoyer un violent uppercut à l'excité Donald Trump qui pensait pourvoir surfer aussi haut que possible sur la vague antimusulmans. Mais le candidat à l'investiture républicaine est assurément allé très loin au point de vexer Mohamed Ali, connu pour son clame olympien. Dans un communiqué diffusé par NBC News mercredi, la légende de la boxe mondiale a remis, sans le nommer, Donald la gaffe à sa place et expliqué que l'Islam n'a rien à voir avec les crimes commis en son nom. «Je suis musulman et tuer des gens innocents à Paris, San Bernardino ou n'importe où ailleurs dans le monde, ça n'a rien à voir avec l'Islam», écrit Mohamed Ali. Et d'ajouter : «Les vrais musulmans savent que la violence impitoyable des jihadistes soi-disant musulmans va à l'encontre des principes mêmes de notre religion.» Le mythique boxeur précisait qu'il s'exprimait «comme quelqu'un à qui on ne peut pas reprocher d'être politiquement correct». S'adressant à Donald Trump, sans lui faire l'honneur de citer son nom, mais aussi à «nos dirigeants politiques», Mohamed Ali les a invités à utiliser «leur position pour faire progresser la compréhension de l'Islam et dire clairement que ces meurtriers égarés ont perverti les idées des gens sur ce qu'est l'Islam». Ayant envoyé avec esprit sportif Donald Trump au tapis, le boxeur s'est retourné vers ses coreligionnaires (musulmans) qu'il a tout aussi sportivement verbalisés. «En tant que musulmans, nous devons nous lever contre ceux qui utilisent l'Islam pour servir leurs propres intérêts (…) les vrais musulmans savent ou devraient savoir que c'est contre notre religion d'essayer d'imposer l'Islam de force à quiconque.» Une victoire par K.O. Ultime consigne de ce round d'explication, Mohamed Ali souligne que les musulmans «doivent résister à ceux qui utilisent l'Islam pour leur propre agenda personnel». Sans doute que le charismatique champion du monde des poids lourds a gagné son combat par un beau K.O. contre Donald Trump et sans faire la moindre victime… Une belle leçon de vie donnée par un prestigieux musulman qui a pratiqué le noble art. Une leçon qui a été reçue cinq sur cinq de l'autre côté de l'Atlantique, puisqu'une pétition demandant l'interdiction d'entrée de Donald Trump sur le territoire britannique, a récolté plus d'un demi million de signatures en deux jours ! Pour Boris Johnson, maire de Londres, les propos de Donald Trump trahissent une «ignorance stupéfiante» et décrète qu'il (Trump) est «inapte à exercer les fonctions de président des Etats-Unis». Autre soutien prestigieux aux musulmans attaqués par le candidat à l'investiture républicaine, le message sympathique du fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg. «En tant que juif, mes parents m'ont appris à m'élever contre les attaques qui toucheraient n'importe quelle communauté. Même si l'attaque ne vous vise pas directement aujourd'hui, les attaques contre la liberté de quiconque portent préjudice à tous», a-t-il écrit sur sa page. Et au jeune milliardaire de s'adresser directement aux musulmans américains : «Si vous êtes musulmans dans ce pays, en tant que chef de Facebook, je veux que vous sachiez que vous serez toujours les bienvenus ici et que nous nous battrons pour protéger vos droits et vous créer un environnement sûr et pacifique», ajoute-t-il. Voilà le genre de réponse qui peuvent donner à réfléchir aux républicains s'ils veulent reconquérir la Maison-Blanche. Le message est clair : la tête de Donald Trump ne passe pas. Et pas seulement aux Etats-Unis.