La grève de trois jours enclenchée par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) s'est poursuivie hier pour la deuxième journée consécutive et a enregistré un taux de suivi dépassant les 75% à l'échelle nationale. Des estimations avancées par le SG dudit syndicat, Abdelmalek Rahmani, qui s'est félicité de la forte mobilisation des enseignants qui ont répondu massivement à l'appel lancé par son syndicat. «Le mouvement se poursuit et avec plus de vigueur», a estimé Rahmani, contacté hier par téléphone. Ce mouvement sera, en effet, appuyé aujourd'hui par un rassemblement devant le siège du ministère à Ben Aknoun (Alger). «Nous sommes en train de préparer un rassemblement pour demain (aujourd'hui) à 11h devant le siège de la tutelle», a fait savoir notre interlocuteur. Ce dernier a en outre affiché la détermination du Cnes à poursuivre son mouvement jusqu'au bout et ce, malgré les dernières déclarations du premier responsables du secteur, Tahar Hadjar. Le syndicaliste a tiré à boulets rouges sur le ministre qui a minimisé, à ses yeux, leur mouvement, en qualifiant ses propos d'«irréfléchis». «Politiquement parlant, c'est vraiment incorrect et irréfléchi» de sa part, critique-t-il. Et d'ajouter sur le même ton : «Il aurait dû calmer les choses au lieu de jeter de l'huile sur le feu.» Cette situation, prévient-il, va attiser davantage la colère des protestataires. Pour le syndicaliste, renier le mouvement, c'est renier l'enseignant et 1,5 million d'étudiants. Des critiques ont été également formulées concernant la convocation du partenaire social pour une réunion à la fin du mois en cours dans le cadre du dialogue entre les deux parties. «Je n'arrive pas à comprendre cette attitude. D'un côté, il appelle au dialogue, et d'un autre, il déclare que le mouvement de grève n'existe pas sur le terrain», a dénoncé le SG du syndicat initiateur de ce mouvement, tout en s'interrogeant sur l'attitude «contradictoire» du ministre. Abdelmalek Rahmani nie par ailleurs être contacté en tant que partenaire social par le ministère. «Nous n'avons reçu aucune missive», réfute-t-il. Rahmani a saisi l'occasion pour rappeler les problèmes qui rongent l'université algérienne dont la mauvaise gestion. Le syndicaliste déplore, dans ce cadre, la manière arbitraire par laquelle se font les changements de responsables à la tête des universités. «Pourquoi en 2015 le changement de recteurs se fait sans demander des comptes», s'est-il encore interrogé. Remettant sur le tapis une multitude de revendications socioprofessionnelles, le Cnes a appelé ses troupes à une série d'actions de protestation dont des grèves de trois jours. La première est celle enclenchée dimanche alors que la prochaine est programmée pour les 5, 6 et 7 janvier 2016. Ces actions, selon les initiateurs, ne sont qu'un moyen pour alerter les autorités publiques sur la situation de l'université en général et celle de l'enseignant en particulier.