Une centaine d'équipements Msan (Multi-service access node ou nœud d'accès multi-service ) à installer, quarante localités à raccorder à la fibre optique, une dizaine de stations 4G LTE à mettre en place, des chantiers de développement et d'assainissement du réseau câbles… sont autant d'objectifs fixés sur la feuille de route de la direction opérationnelle des télécommunications de Béjaïa pour l'année 2016. C'est ce qui ressort du programme de cette structure déconcentrée de wilaya et présenté, lundi, lors d'une rencontre avec la presse par son directeur, Khemis Hand. L'état des lieux du secteur en 2015 dressé par le directeur des opérations de télécommunications (DOT) plaide en tout cas pour un réel optimisme au vu des améliorations apportées pour un secteur dont la léthargie légendaire l'a souvent mis au centre de toutes les critiques. La prise en charge des réclamations en matière de téléphone a vu par exemple sa courbe inversée et les dérangements ont été réduits de moitié par rapport aux années précédentes. Il en est de même pour les demandes de raccordement aux réseaux, satisfaites avec beaucoup de promptitude. Mais ces efforts, aussi louables soient-ils, ne devraient pas inciter l'arbre à cacher la forêt. Ils sont très en deçà des attentes d'une région qui caracole en tête des wilayas où la densité de la population est très importante et qui arrive en cinquième position des wilayas en termes de communes. La wilaya de Béjaïa compte, en effet, un peu plus d'un million d'habitants disséminés sur 52 communes pour un territoire total de 3268 km2, soit 337 hab/km2. Le classement dévoilé par le DOT qui donne Béjaïa en huitième position sur un ensemble de 48 wilayas en matière de couverture ne pousse donc cas pas à délivrer un quitus aux responsables en charge de ce secteur, comparativement aux besoins réels exprimés par la wilaya qui joue un rôle clé dans le développement du pays. Il y a beaucoup à dire sur le plan des investissements, par exemple, qui laisse penser que la politique des responsables du secteur, qui n'est pas exclusive à Béjaïa, s'oriente beaucoup sur le développement du taux de couverture, alors que les prestations de service n'accompagnent pas cet effort totalement axé sur l'équipement. A ce titre, il est utile de rappeler que la réalisation d'agences commerciales afin de rapprocher le client de son fournisseur de service ne figure pas au tableau des priorités de la direction opérationnelle. «Nous en réaliserons cinq en 2016 qui viendront étoffer l'ancien réseau composé de six agences», rétorque Khemis Hand en réponse à notre question. Le DOT qui ambitionne d'implanter à moyen terme une agence commerciale par daïra, soit 19, ne devrait pas perdre de vue que la moitié de ces bureaux ne dispose pas de caisse et les clients sont dirigés vers les postes afin de régler leurs factures. Le responsable du secteur qui admet ces défaillances les explique par les exigences des textes en vigueur en matière de sécurité publique qui «assujettissent toute ouverture de guichet d'encaissement à des conditions de sécurité», rappelle le conférencier qui rassure cependant que «cette question sera réglée au fur et à mesure de la finalisation des dossiers soumis aux services compétents en matière de sécurité». Pour la sempiternelle question des coupures d'internet dont se plaignent aussi bien les opérateurs économiques que les simples abonnés, le directeur opérationnel invoque les «agressions accidentelles et malveillantes engendrées par les différents travaux d'autres entreprises pour les premières et par les citoyens pour les secondes comme ce fut le cas à Beni Mansour en début d'année». Les dirigeants locaux du secteur y ont pallié par la pose de nouvelles canalisations, «comme c'est le cas à la ZAC de Taharacht à Akbou», précise Khemis Hand.