«La protection de l'économie nationale dans ses dimensions liées à la lutte contre les diverses formes du crime organisé transfrontalier», c'est le thème débattu hier lors d'une journée d'étude organisée par la commission de la défense nationale de l'Assemblée populaire nationale. Cette manifestation, qui a réuni des hauts responsables d'institutions et d'organismes publics ainsi que des experts, s'est attardée sur la lutte globale qui est menée par l'Algérie contre les diverses formes de crime organisé transfrontalier ou transnational et sur les problématiques, notamment humaines, liées aux flux migratoires et à l'émigration clandestine. Dans son allocution d'ouverture des travaux, le président de la commission de la défense nationale, Abdelkader Mechebek, a tenu à rappeler d'emblée les raisons à l'origine de l'organisation de cette conférence parlementaire : «L'idée de la commission était en fait de donner la parole aux commis de l'Etat et aux experts concernés pour les faire conférer devant les membres de la représentation nationale sur la lutte globale qui est menée par l'Algérie contre les diverses formes de crime organisé (…). La protection de l'Algérie contre les dangers transfrontaliers avérés ou latents qui pèsent sur son économie, ses ressources, ses richesses matérielles et immatérielles, ses biens culturels, ses potentiels, ses patrimoines et la santé de ses populations est un thème récurrent qui renvoie à de nombreuses problématiques…» La rencontre se veut aussi, selon M. Mechebek, «un forum de réflexion dont l'objectif premier est d'informer le législateur soucieux de l'application des lois promulguées sur les progrès que l'Algérie a mis à son actif dans un domaine de l'action étatique». Parmi les principaux thèmes abordés, l'on peut citer le contrôle du flux migratoire aux frontières, la lutte contre le crime organisé transfrontalier et l'immigration clandestine, ainsi que la lutte contre l'évasion fiscale et la fuite des capitaux. D'autres thèmes aussi importants ont été débattus, à l'exemple de la lutte contre le trafic de stupéfiants et la toxicomanie, les aspects législatifs et réglementaires de la lutte contre la cybercriminalité. Ces conférences ont été animées par des experts et des responsables de structures publiques chargées de la lutte contre l'ensemble de ces phénomènes. Des chefs de départements de la Gendarmerie nationale, de la sécurité nationale et des douanes ont pris part à cette journée parlementaire aux côtés également de responsables de différents ministères, entre autres des Finances, de la Justice et du Commerce. Le président de la cellule de traitement du renseignement financier, Abdelmadjid Amghar, et le directeur de la coopération internationale à l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, Aïssa Kasmi, ainsi que le directeur général du contrôle économique et de la répression de la contrefaçon ont présenté des communications respectivement sur le traitement financier, la lutte contre le trafic de stupéfiants et la toxicomanie ainsi que la protection des labels algériens et la lutte contre la contrefaçon. Des chercheurs du Cread, à l'instar de Mohamed Saïb Musette et de Karim Khaled, ont animé des conférences sur les thèmes du mouvement migratoire en Algérie et la mobilité internationale des compétences algériennes et ses enjeux géostratégiques. Un arsenal juridique En matière de textes juridiques et de lois, l'Algérie dispose d'un arsenal d'instruments légaux de lutte contre les diverses formes de crime organisé transfrontalier, des textes traitant notamment de la lutte contre la contrebande, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, l'usage et le trafic illicite de stupéfiants ainsi que les conditions d'entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie. Des lois ont été promulguées entre l'année 2004 et 2008. L'Algérie a ratifié également des conventions internationales en la matière.