Menace n Corruption, blanchiment d'argent, évasion et fraude fiscale, fuite des capitaux, transfert de devises à l'étranger, contrefaçon, immigration clandestine et trafic de drogues constituent les diverses formes du crime organisé. L'Algérie, de par sa vaste situation géographique, n'est pas à l'abri de ces menaces qui constituent un danger réel pour l'économie nationale. C'est la conclusion de la journée parlementaire, ayant pour thème «La protection de l'économie nationale dans ses dimensions liées à la lutte contre les diverses formes du crime transfrontalier» organisée, hier, au Cercle national de l'armée à Alger, par la commission de la défense nationale de l'Assemblée populaire nationale (APN). «Les dangers transfrontaliers avérés pèsent sur l'économie de l'Algérie», a déclaré le président de cette commission, Abdelkader Mechebek, dans son allocution d'ouverture. Dans une intervention sur la «Lutte contre le crime organisé transfrontalier», le commissaire à la direction de la police judiciaire de la Dgsn, Mostefaoui Abdelkader, a indiqué que le trafic de drogues et de stupéfiants est passé à un niveau supérieur atteignant des proportions alarmantes. Selon lui, le trafic et la consommation des drogues au niveau national augmentent constamment avec, en outre, une tendance à la stabilisation. Ce qui signifie aux yeux du conférencier, que le pays risque de devenir non seulement un territoire de transit, mais aussi de production et de consommation de drogues. Il a affirmé qu'au premier trimestre de l'année en cours, 16 000 kg de cannabis ont été saisis et 2 262 affaires relatives à ce crime ont été traitées. Le trafic de carburant, celui du cheptel, de pièces archéologiques, de véhicules et de la cybercriminalité sont autant de formes du crime organisé. Ces activités génèrent des sommes d'argent qui demeurent inexploitables si elles ne sont pas blanchies, a noté cependant Bouanane Ben Medjber, directeur de la lutte contre la fraude douanière dans son intervention intitulée «Lutte contre le blanchiment d'argent et financement transfrontalier du terrorisme». Pour ce faire, les contrebandiers usent de la corruption, des entreprises écrans pour transférer illégalement cet argent vers l'étranger. Ils versent dans l'achat des biens immobiliers, la contrefaçon ou bien investissent dans la sphère commerciale informelle dont l'économie nationale est gangrenée. En conséquence, une importante évasion fiscale, estimée à des milliards de dinars par an, provoque des pertes colossales au Trésor public. Selon Kouider Benhamed Djilali, directeur des recherches et du contrôle à la direction générale des impôts, le phénomène d'évasion fiscale en Algérie «n'est pas lié à la pression fiscale», comme le prétendent certains, puisque la fiscalité algérienne est la plus basse au monde. Pour ce responsable, il est dû principalement à l'existence des réseaux frauduleux liés aux dysfonctionnements dans la sphère commerciale, une faible collaboration intersectorielle et l'opacité existante dans les transactions commerciales. Radiation de 1 000 importateurs en 2008 l Bouanane Ben Medjber, directeur de la lutte contre la fraude douanière à la direction générale des douanes, a affirmé, hier, que pas moins de 1 000 importateurs ont été radiés pour n'avoir pas régularisé leur situation notamment après l'institution récente du NIF (Numéro d'identification fiscale). Il a indiqué également que plus de 400 containers de marchandises sont actuellement bloqués au niveau du port sans que personne les réclame. Outre cela, et dans le cadre de lutte contre le blanchiment d'argent, l'intervenant a fait savoir que 900 agents douaniers impliqués dans des opérations frauduleuses et de corruption, ont été révoqués du corps douanier.