Au moins 400 conteneurs sont actuellement bloqués au niveau des ports et des aéroports sous des prête-noms, a déclaré, hier, M. Bouanane Ben Medjber, directeur de la lutte contre la fraude douanière relevant de la Direction générale des douanes, lors d'une journée parlementaire organisée par la commission de la défense nationale près l'Assemblée populaire nationale, sous le thème " protection de l'économie nationale, lutte contre les diverses formes du crime organisé transfrontalier ", tenue au Cercle national de l'Armée ( Beni Messous). Lors de son intervention, M. Ben Medjber a expliqué dans son exposé portant pour thème " lutte contre le blanchiment d'argent et le financement transfrontalier du terrorisme", que le blanchiment d'argent est une infraction qui viole la législation ; ce phénomène à pris de l'ampleur ces dernières années en Algérie. Le blanchiment d'argent, faut-il le signaler est un élément des techniques de la criminalité financière. C'est l'action de dissimuler la provenance d'argent acquis de manière illégale (spéculations illégales, activités mafieuses, trafic de drogue, d'armes, extorsion, corruption…) afin de le réinvestir dans des activités légales (par exemple la construction immobilière…). C'est une étape importante, car sans le blanchiment, les criminels ne pourraient pas utiliser de façon massive ces revenus illégaux sans être repérés. Selon le représentant de la douane, plusieurs facteurs ont contribué à la généralisation de ce phénomène, à savoir la facilitation de circulation des marchandises, notamment les activités d'import/export), le mouvement des voyageurs, les faux et usages de factures et documents commerciaux, le transfert d'argent vers l'étranger, l'importation sous des prête-noms, autrement dit, l'utilisation d'un registre du commerce sous un autre nom, qui fait couler des dizaines de milliards de dinars, les transactions sur Internet…etc. En Algérie, dira-t-il, plusieurs cas ont été enregistrés dans ce cadre ; il citera à titre illustratif, un jeune habitant la région de Boumerdès qui, en une année seulement, a pu gagner des milliards de dinars en réalisant 450 opérations et affaires de blanchiment d'argent. L'orateur explique, toutefois, que ce genre d'opérations est très répondu actuellement en Algérie, le criminel ou l'acteur de cette opération crée tout d'abord une société virtuelle, soit un réseau qui peut englober des fois plusieurs sortes de sociétés virtuelles, il utilise un prête-nom, falsification des papiers, et il réalise ainsi ses affaires. Les acteurs des opérations sont souvent inconnus, ce qui rend difficile le contrôle de la valeur, et par conséquent le travail de lutte contre ce phénomène. La destination et le transfert d'argent et de fonds vers l'étranger sont souvent inconnus. 100 affaires d'exportations douteuses ont été arrêtées. Par ailleurs, 10 millions de dollars ont été saisis sur les voyageurs en 2008 sous forme de transferts illicites. Evoquant la fraude fiscale et la fuite des capitaux, M. Ben Medjber a fait savoir que 900 agents douaniers ont été impliqués dans ce genre d'opérations et donc arrêtés. Parmi les secteurs porteurs de risques contre l'économie nationale, on citera la contrebande, le trafic des stupéfiants, de drogue, de cigarettes et des produits pyrotechniques, les carburants, les cheptels, la contrefaçon, le vol de véhicules, activités qui contribueront au financement transfrontalier du terrorisme. L'orateur indique qu'une stratégie de lutte a été mise en place par la direction de la Gendarmerie nationale en collaboration avec plusieurs directions de la Sûreté nationale, de la Banque d'Algérie et pour contrer ces fléaux, à savoir un contrôle rigoureux du mouvement des marchandises et voyageurs au niveau des ports et aéroports, le renforcement des brigades de contrôle des frontières, notamment à Béchar et Tlemcen, l'installation d'un système de gestion des risques, l'enregistrement des opérations de dédouanement, l'utilisation du numéro d'indentification fiscale (NIF), la création de 100 centres de surveillance au Sud et l'acquisition d'hélicoptères ainsi que des coopérations et signatures d'accords d'assistance avec les directions de douanes étrangères. Samira Hamadi