Dans cet entretien que Son Excellence l'ambassadrice d'Argentine en Algérie, Mme Bibiana Jones, a bien voulu nous accorder, elle a insisté sur l'importance des relations bilatérales entre les deux pays dont les peuples sont «amis de longue date», tout comme elle a évoqué la possibilité de coopération dans le domaine agricole et la probable augmentation des exportations algériennes vers son pays. Le Temps d'Algérie : Excellence, le gouvernement algérien vient de décider des mesures économiques consistant en l'ouverture du capital des entreprises à hauteur de 30% pour l'importation et 51% pour l'investissement. Un commentaire ? Ce sont des décisions du gouvernement algérien. Des décisions souveraines sur lesquelles nous ne devons pas faire de commentaires. Mais vous savez, tous les pays, actuellement, cherchent à se développer. Se développer signifie aussi des bénéfices. Le développement auquel aspirent les pays comme l'Algérie est destiné au bien-être de la population. Certains investisseurs et même des ambassades craignent justement les effets de ces mesures et évoquent un retour au protectionnisme, alors que l'Algérie prône l'économie de marché comme modèle… Il y a différentes opinions sur tout. Mais je le répète, chaque pays est souverain dans ses décisions et dans la conduite de sa politique économique. Il y va de l'intérêt de chaque pays. Dans notre cas, l'important c'est de constater que l'Argentine est très intéressée par la conclusion de beaucoup de choses avec l'Algérie. Il y a une longue amitié entre nos deux pays et les peuples ont une sympathie réciproque et naturelle. Et quand il y a une si intense amitié, les autres choses, c'est-à-dire les relations économiques, suivent automatiquement. Justement, comment évaluez-vous les rapports économiques entre l'Algérie et l'Argentine ? Comme je vous le disais, il y a une longue histoire de rapprochement économique et commercial entre nos deux pays. Je suis convaincue qu'il y aura à l'avenir une amélioration des exportations de l'Algérie vers l'Argentine, car actuellement, la balance des échanges est beaucoup plus en faveur de l'Argentine. Même si nous aimerions exporter plus vers l'Algérie, c'est plutôt le commerce global qui doit primer et augmenter. Et en termes de volume des échanges ? Actuellement, les exportations argentines vers l'Algérie sont évaluées à plus d'un milliard de dollars par an. Je pense que la visite de Mme la présidente en Algérie au mois de novembre passé a redynamisé la relation entre nos deux Etats. Pour preuve, votre ministre de l'Energie, M. Khelil, s'est rendu en Argentine pour une très intéressante visite de près d'une semaine. Beaucoup d'accords sont conclus dans le domaine de l'énergie, le nucléaire civil. Comme vous savez, le réacteur de recherche de Draria est construit en collaboration avec l'Argentine, une preuve de longue coopération dans le domaine. Nous espérons coopérer avec votre pays dans d'autres domaines, telle l'agriculture, pour lequel il y a un grand intérêt des deux côtés. L'Algérie a beaucoup de possibilités de développement dans ce domaine, et l'Argentine possède une expérience avérée en la matière. En tout cas, je suis très optimiste quant au renforcement des relations bilatérales entre l'Algérie et l'Argentine.