Pour le directeur technique national de la fédération algérienne d'haltérophilie, Yahia Zaidi, les grands champions en haltérophile, comme dans les autres sports, se fabriquent avec le respect de la planification. Il nous parle aussi de ses objectifs. Le temps d'Algérie : Récemment, des athlètes algériens ont brillé dans une compétition difficile, qu'en est-il ? Yahia Zaidi : Pas facile compte tenu de la présence des meilleurs athlètes des deux continents africain, asiatique et également arabe. Nos deux haltérophiles Réda Fenni et Amor Fenni sont parvenus, malgré le manque de moyens, à s'illustrer. Manque de moyens, pourquoi ? Vous savez, l'haltérophilie est une discipline de force. il n'est donc pas facile de se frayer un chemin en un temps record. la force est une qualité qui se travaille durablement. il faut d'abord un travail technique de longue haleine. nous nous projetons donc sur les JO de 2020 et non sur ceux de 2016. Mais des athlètes comme Bidani ou Touairi ont montré quelques signes de progrès sur le plan mondial… Ils sont même champions du monde dans leurs catégories respectives. Des moyens colossaux et un travail immense les attend. cela dit il faut patienter. Un manque de sponsor et de considération semble stopper l'évolution de la discipline. Stopper non, mais nous sommes plutôt lésés par rapport à d'autres pratiques. les sponsors nous tournent la tête, en revanche, la considération n'est point notre souci, nous avons l'habitude. Parlez-nous de cette compétition tenue à Cherm Echeikh en Egypte. C'est une compétition qui a vu la participation d'athlètes africains, arabes et asiatiques. Il y a eu donc des champions olympiques et mondiaux, les Syriens, Irakiens, Egyptiens, Iraniens ou autres Japonais, Coréens et d'une grande partie de l'ex-Union soviétique, ne sont plus à présenter. nos éléments ont su comment s'y prendre avec de la technique et de la volonté. Pourquoi le choix de Reda et Amor Fenni ? Ce sont les meilleurs de leurs catégories sur le plan national. Le choix de Reda Fenni (56 kg) a été fort judicieux après la belle moisson des Algériens puisqu'il a remporté à lui seul trois (3) médailles d'or avec des charges qualifiées de remarquables par les acteurs présents pour la circonstance. Quant au chois de son coéquipier Amor Fenni qui a pris la seconde place dans la catégorie des 65 kg en remportant trois (3) médailles d'argent, il s'explique par le travail de longue haleine fourni durant des mois. Quel a été le classement de l'Algérie lors de ces championnats ? L'Algérie a terminé deuxième au classement général lors de ce championnat afro-asiatique et arabe en glanant au total 33 médailles, dont 3 en or, 11 en argent et 19 en bronze. On entend plus parler de Walid Bidani, champion du monde dans sa catégorie, également médaillé de bronze aux jeux méditerranéens de Mersin en 2013. L'athlète Bidani se prépare pour le long et moyen terme. Il peut nous valoir d'énormes satisfactions à l'avenir. Il a un programme assez conséquent. nous le laissons se projeter convenablement sur ses ambitions, d'ailleurs il se trouve en Pologne pour un mois de préparation avec un entraîneur polonais avec lequel, on travaille à distance avec lui, en présence de son coéquipier Touairi Aymen. Donc les JO de Rio sont loin d'être votre principal objectif ? Absolument, nous nous projetons sur les JO de 2020 au Japon. notre principal objectif est d'améliorer la performance des jeunes Et qu'est ce qui se profile dans le très court terme ? Nous avons la Coupe méditerranéenne pour les jeunes prévue en Espagne, laquelle est très importante pour nous. Pourquoi ? Nous disposons d'un potentiel énorme dans les petites catégories et l'avenir de ces jeunes demeure notre souci. Un dernier mot ? Vous savez, les grands champions en haltérophile, comme d'ailleurs dans les autres sports, se fabriquent avec le respect de la planification. nous avons des potentialités énormes, qu'il faut juste exploiter.