Le secteur de l'enseignement supérieur risque de connaître de nouvelles perturbations dans les prochains jours. En effet, les enseignants du département d'anglais affiliés au Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes) de l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ont décidé d'observer une grève de trois (03) jours dès la reprise des cours prévue le 03 janvier prochain. Par cette action, ils réclament leurs salaires et l'octroi de logements sociaux, comme cela été promis. Les protestataires appellent le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, à intervenir pour répondre à leurs doléances qu'ils qualifient de «légitimes» et mettre fin au marasme auquel ils font face depuis de longues années. Ainsi, les enseignants comptent durcir le ton si la tutelle persiste dans sa politique de fuite en avant. «En cas de la non-satisfaction intégrale de nos revendications, nous menaçons de déclencher une grève illimitée dans les jours à venir», nous dira un enseignant. C'est pour cela que nous lançons un appel au ministre afin qu'il réponde favorablement à nos revendications dans les plus brefs délais. De leur côté, les étudiants de ce département n'ont pas manqué d'exprimer leur inquiétude quant aux répercussions de cet éventuel débrayage imposé par les enseignements sur leur cursus universitaire. «Nous rejetons cette grève prévue par nos enseignants. Certes, ce sont des revendications socioprofessionnelles, mais il faut qu'ils prennent l'avenir des étudiants avant toute autre considération. Si nos enseignants venaient à déclencher une grève illimitée, nous prévoyons d'observer un rassemblement devant le rectorat de l'université de Hasnaoua», a-t-il menacé, avant de poursuivre : «Nous voulons reprendre les cours dès la rentrée des vacances d'hiver afin d'éviter tout éventuel retard de notre programme universitaire, et bien sûr, passer les examens semestriels à temps». L'Université Mouloud-Mammeri connaît, chaque année, des perturbations du cycle pédagogique pour de multiples raisons. Si ce n'est pas le Cnes qui déclenche une grève pour faire valoir ses revendications maintes fois exprimées, ce sont les étudiants des différents campus qui observent des arrêts de cours épisodiques soit pour exiger l'amélioration de leurs conditions de vie soit pour remettre sur la table la question de l'insécurité qui gangrène certains campus, notamment ceux de Tamda et de Boukhalfa. En somme, depuis de longues années, l'Ummto vit au centre de plusieurs mouvements de protestation qui font qu'à chaque fois, des retards sont accusés dans le cursus des étudiants.