La situation qui prévaut au sein de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO) risque de susciter moult perturbations sur une année pédagogique déjà entachée de beaucoup de retard. La protestation se multiplie dans la mesure où quasiment toutes les facultés sont gagnées continuellement par des mouvements de grève. Ainsi, cette année, même les enseignants ont décidé de sortir dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol devant une situation qu'ils estiment catastrophique. Mardi dernier, un sit-in a été organisé par les enseignants auxquels se sont joints des ATS et des étudiants, devant le rectorat de l'UMMTO, au campus de Hasnaoua. C'était une action qui précèdait la grève illimitée à laquelle a appelé le CNES, (Conseil national des enseignants du supérieur), enclenchée depuis mercredi pour paralyser pratiquement toutes les facultés de l'université Mouloud Mammeri. A travers ce débrayage, les grévistes s'élèvent contre «la violence qui gagne l'enceinte universitaire et demandent le respect les libertés et l'éthique syndicale ainsi que la liberté de pensée et d'expression». Ils veulent aussi dénoncer le silence de la tutelle «par rapport aux courriers qui lui ont été adressés sur la révision du statut de l'enseignant-chercheur et l'augmentation du quota de logements, l'exigence de la limitation des mandats des responsables consacrées par la réglementation». Les membres du CNESTO considèrent aussi, tout en assurant leur soutien indéfectible, que les revendications de leurs collègues vacataires détenteurs du diplôme de magister et préparant tous le doctorat à l'UMMTO, sont légitimes. Pour rappel, à l'appel du CNES, des centaines d'enseignants chercheurs avaient battu le pavé, début décembre dernier, à travers les ruelles principales du chef-lieu de wilaya pour se faire entendre et réclamer l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Par ailleurs, la contestation dans les campus ne s'arrête pas seulement là, puisque plusieurs départements sont souvent en proie à des actions de contestation menées par la communauté estudiantine. C'est le cas, entre autres, des étudiants de sciences politiques et relations internationales, des étudiants en orthophonie de la faculté des sciences humaines et sociales, de la médecine dentaire et de génie civil.