Hier, les passagers et les usagers de trains ont été surpris par le mouvement de protestation déclenché par les conducteurs et les mécaniciens de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF). En effet, le trafic a été perturbé à Alger, Constantine, Oran et Blida. Cette protestation se veut un signal d'alarme en direction des pouvoirs publics suite à l'incident survenu mardi dernier à la commune d'Akbou, dans la wilaya de Béjaïa et qui a coûté la vie à un conducteur de train. «Nous avons enclenché ce mouvement pour attirer l'attention des pouvoirs publics afin de mettre un terme aux passages à niveau non gardés», a indiqué Zouhir Balamane, secrétaire général de la section syndicale d'Alger, dans une déclaration au Temps d'Algérie. Et d'ajouter : «Il ne s'agit pas d'une grève, mais d'un arrêt de travail après le décès d'un collègue à Béjaïa suite à une collision entre le train et un camion». Tirant la sonnette d'alarme contre le danger que représentent les passages à niveau, notre interlocuteur a insisté sur l'urgence de trouver une solution à ce problème, considéré comme parmi les principales causes des accidents ferroviaires. «La multiplication des passages à niveau non gardés a engendré d'énormes dégâts humains et matériels», soutient le secrétaire syndical qui avancé le chiffre de 1200 passages à niveau non gardés. Pour sa part, un membre du bureau syndical des conducteurs de train, Messaoud Lamloum, renvoie les problèmes dont souffrent les cheminots, entre autres la dégradation de leurs conditions de travail, «au mépris et l'insouciance des responsables de l'entreprise (...) La sécurisation de la vie des travailleurs est le dernier souci des responsables», estime Lamloum, contacté hier. «Cette situation était à l'origine des incidents dramatiques qui ne cessent de se multiplier d'année en année», selon le représentant des cheminots. Pour étayer ses propos, il cite à titre d'exemple l'accident d'Aflou, survenu il y a quelques mois, (collision d'un train et d'un camion) qui a provoqué la mort d'un assistant du conducteur et du chauffeur du camion. Mettant en garde le ministère des Transports contre la situation du secteur, Lamloum a brandi la menace de grève si la tutelle n'intervient pas pour améliorer leurs conditions de travail. D'ailleurs, une grève ouverte est déjà annoncée en signe d'avertissement aux autorités. «Pour faire agir le ministère, nous observons une grève ce 1er janvier», fait-il savoir. Nous avons appris hier que la direction de l'entreprise s'est réunie dans l'après-midi avec les représentants des travailleurs pour discuter des problèmes et de la question des passages à niveau. A l'heure où nous mettions sous presse, aucune information n'a été communiquée.