La grève des conducteurs de train et contrôleurs de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) est entrée hier dans son troisième jour, sans qu'une solution ne soit dégagée pour mettre fin à un débrayage, qui a perturbé le transport de voyageurs et de marchandises. Le porte-parole de la coordination nationale des Cheminots, Zoubir Balamane, a indiqué dans une déclaration à l'APS que ''notre seule revendication consiste à faire bénéficier les Cheminots d'une nouvelle classification des postes''. En grève depuis dimanche les cheminots de la banlieue d'Alger, ont décidé de poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leur revendication. M. Balamane a précisé que le corps des cheminots (mécaniciens, agents de trains, contrôleurs, chef de train, conducteurs de trains et agents de gare y compris les aiguilleurs), "n'a jamais demandé l'annulation des examens de sécurité et leur seule demande consiste à faire bénéficier les Cheminots d'une nouvelle classification des postes". Rappelant que l'ancienne classification datait de l'ère coloniale (1943), M. Balamane a fait remarquer qu'un accord avait été conclu en 2009 avec la direction générale de la SNTF pour une nouvelle classification mais "n'a pas été appliqué à ce jour". "Pour ce qui est des examens de sécurité, nous les avons passés et nous sommes contre leur annulation", ont affirmé des cheminots, qui se sont rassemblés à la gare d'Agha (Alger). "Nous voulons avancer dans notre carrière, nous demandons une nouvelle classification des postes, c'est notre droit", ont ajouté les cheminots en colère. La direction générale de la SNTF avait affirmé la veille " n'avoir reçu aucune revendication'' sur ce mouvement social. A la direction générale de la SNTF, on est pourtant catégorique: ''cette grève n'a aucune relation avec des revendications sociales ou salariales. Elle est syndico-syndicale''. Une source responsable à la direction de la SNTF a expliqué à l'APS que ''les véritables raisons de ce débrayage sont à rechercher dans la volonté de certains conducteurs de trains de passer l'examen de sécurité de trains, mais sans y être soumis''. ''Pour avoir l'examen de sécurité des trains, il faut, et c'est une exigence, que le chauffeur de train soit soumis effectivement à cet examen. On ne peut donner cette certification à des conducteurs de trains qui n'y ont pas été soumis. C'est impossible'', ajoute la même source. A la gare d'Agha comme à celle d'Hussein Dey, l'accès est fermé aux voyageurs. Les trains sont à l'arrêt, a-t-on constaté. Cette grève est la seconde en un mois, après celle observée le 15 mai dernier, déclenchée par les conducteurs de trains et contrôleurs. Cette grève a, par ailleurs, sérieusement affecté le transport dans la banlieue algéroise, où des dizaines de milliers de travailleurs ont dû recourir au système ''D'' et au covoiturage pour rallier leurs bureaux dans la capitale à partir de Blida, Thenia, Reghaia, Rouiba, Tizi Ouzou, El Affroun, Boufarik et El Khemis.