L'Union africaine (UA) a menacé tous les acteurs de la crise au Burundi de «sanctions» s'ils devaient empêcher la reprise formelle du dialogue, prévue pour l'instant le 6 janvier à Arusha, en Tanzanie. «Tous ceux dont l'action pourrait compromettre le dialogue interburundais, y compris les attaques menées par des groupes armés contre des installations gouvernementales et d'autres cibles, ainsi que le refus de répondre à l'invitation du médiateur, feront l'objet de sanctions», a indiqué la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, dans un communiqué publié hier. Elle n'a pas précisé quel était l'éventail des sanctions, déjà évoquées par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA le 17 décembre, mais a appelé à «une coopération sans réserve à la médiation, pour mettre un terme à la violence». Le gouvernement burundais et l'opposition ont péniblement renoué le contact lundi à Entebbe, en Ouganda, sous l'égide du président ougandais Yoweri Museveni, médiateur désigné par la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC). Cette réunion n'était qu'un préalable à une reprise formelle des négociations, que la médiation ougandaise a fixée au 6 janvier à Arusha. Mais Bujumbura a immédiatement affirmé qu'il n'y avait «pas eu de consensus» sur cette date. Le dialogue interburundais est interrompu depuis juillet, quand la partie gouvernementale s'en était retirée deux jours avant la présidentielle, qui avait débouché sur la réélection du président Pierre Nkurunziza. Dlamini-Zuma a également affirmé que l'UA était prête «à engager sans délai des discussions avec le gouvernement du Burundi afin de convenir des modalités de déploiement» de la mission de paix qu'elle souhaite envoyer dans le pays.