Devant l'imminence d'une intervention militaire occidentale contre les positions de Daech, l'émissaire de l'ONU, Martin Kobler, a entamé une visite en Libye pour tenter de sauver l'accord signé récemment entre les différentes parties en conflit. C'est une véritable course contre la montre afin de garantir un retour à la stabilité après une guerre qui a duré près de 4 ans. Jeudi, l'émissaire onusien a été reçu à Shahat, dans l'est de la Libye, pour tenter de persuader le président du Parlement reconnu internationalement et des chefs de tribus de soutenir un gouvernement d'union nationale. A l'issue d'une réunion à huis clos avec Aguila Saleh, président du Parlement reconnu par la communauté internationale, le diplomate allemand s'est entretenu avec les chefs des tribus de Barqa, dans l'est de la Libye. Ces derniers ont posé trois conditions pour approuver le gouvernement d'union : la protection de l'armée nationale, la garantie de la répartition équitable des portefeuilles (...) et la protection du gouvernement sans le recours aux milices, a rapporté l'agence de presse LANA. La formation de ce gouvernement découle d'un accord signé sous l'égide de l'ONU entre des députés libyens des deux Parlements rivaux afin de mettre fin au chaos dans ce pays. Depuis la chute du régime de Mouammar El Gueddafi en 2011, la Libye est plongée dans la tourmente avec des combats entre milices armées et deux Parlements et gouvernements se disputant le pouvoir.Pour que ce gouvernement d'union devienne opérationnel, il doit être approuvé par une majorité des deux tiers au sein du Parlement reconnu. Or, ce dernier a échoué à deux reprises la semaine dernière à tenir séance en l'absence de quorum. Pour Martin Kobler, une course contre la montre a commencé car le gouvernement doit être entériné sous deux semaines et deux jours. Le diplomate onusien devait se rendre hier à Tripoli, contrôlée depuis l'été 2014 par Fajr Libya, une coalition hétéroclite de milices, pour y rencontrer M. Sahmein.