Le processus de la révision de la Constitution s'accélère. Annoncé le 15 avril 2011, dans le cadre des «réformes politiques», le projet ne tardera visiblement pas à se concrétiser. Hier, le bureau de l'APN s'est réuni sous la présidence de Mohamed Larbi Ould Khelifa pour préparer l'adoption de la loi fondamentale qui passera par la voie parlementaire. Demain, c'est le chef de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, qui présentera en conférence de presse les grandes lignes de l'avant-projet de révision constitutionnelle et remettre, éventuellement, une copie aux représentants de la presse. C'est dire que l'adoption du texte qui a consommé trois consultations politiques et plusieurs promesses électorales n'est plus qu'une question de jours. L'avant-projet a été adopté le 28 décembre dernier en conseil restreint présidé par le chef de l'Etat. Le communiqué final de la réunion a fait savoir que durant le mois de janvier en cours, l'avant-projet sera examiné par le Conseil des ministres, avant d'être soumis à l'appréciation du Conseil constitutionnel qui, à la lumière des articles 174 et 176 de la Constitution, rendra son avis sur la procédure par laquelle ce texte sera examiné et adopté par le Parlement. Les observateurs s'attendent à certaines avancées après que les grandes lignes du projet aient été rendues publiques. La prochaine Constitution permettra, selon le communiqué du conseil restreint, «la consolidation de l'unité nationale autour de notre histoire, de notre identité et de nos valeurs spirituelles et civilisationnelles». Ce qui est perçu comme une annonce de l'officialisation de la langue amazighe. Il est question également de dynamiser les institutions constitutionnelles de contrôle ainsi que la mise en place d'un «mécanisme indépendant renforcé de la surveillance des élections». Le même communiqué explique que le projet vise la protection des droits et libertés des citoyens, et le renforcement de l'indépendance de la justice, l'approfondissement de la séparation et de la complémentarité des pouvoirs, et l'accès de l'opposition parlementaire aux moyens d'assumer un rôle plus actif, y compris par la saisine du Conseil constitutionnel. Lors du dernier Conseil des ministres du 30 décembre, le chef de l'Etat a indiqué que le projet de révision de la Constitution constituera «un grand moment» dans la vie politique et institutionnelle du pays. Il a ajouté que «cette révision sera suivie de l'élaboration et de la discussion de plusieurs projets de lois qui en découleront, en vue de faire progresser encore davantage l'Etat de droit, et notamment la protection des droits et libertés ainsi que la régulation du pluralisme démocratique».