Absent physiquement, le nom de Chakib Khelil a toutefois été évoqué jeudi par Mohamed Sanhadji, directeur exécutif Activités centrales, lors de l'audience des accusés dans l'affaire Sonatrach1. Selon Sanhadji, c'est «le ministre de l'Energie de l'époque (qui) a souligné l'urgence du projet (de la rénovation du siège de la société située à la rue Ahmed-Ghermoul à Alger)». De ce fait, ajoute Sanhadji, Khelil a demandé la désignation d'un bureau d'études et que CAD était proposé par la direction de gestion sièges dirigée par Abdelwahab Abdelaziz. Dans cette affaire où Sanhadji répondait, selon l'APS, de l'accusation d'attribution d'avantages indus à Mme Miliani Nouria, directrice de CAD, bureau chargé d'études qui a obtenu le contrat de gré à gré, dit ignorer l'existence d'un appel d'offres. Lors d'une confrontation, Abdelwahab Abdelaziz a affirmé que Sanhadji était informé par ses soins de toute la procédure. De son côté, Aït El Hocine Mouloud, membre de la commission d'évaluation des offres techniques, a confirmé qu'il y a des procès-verbaux au sujet du transfert du dossier à la direction des Activités centre. Quant à Rahal Mohamed Chawki, directeur Activités commerciales, il a révélé l'existence du dossier de transfert mais Sanhadji maintient qu'il n'était pas destinataire en personne du dossier sauf si celui-ci est transmis «à titre d'information» qu'il n'est pas obligé de consulter. Sanhadji a indiqué que l'équipe de gestion du dossier a aussi proposé le montant du contrat de 45 millions DA avec accord du PDG sans passer par l'appel d'offres et le juge rappelle que c'est «au-delà du seuil légal». Sanhadji nie que des connaissances personnelles de Mme Miliani lui ont permis d'obtenir le marché. A propos du rôle d'El Hachem Mohamed Réda, chef de cabinet du PDG de Sonatrach, Sanhadji a souligné qu'il n'avait jamais déclaré que ce responsable a fourni de l'aide à Miliani Nouria dans l'obtention du contrat. Miliani Nouria est interrogée pour savoir si les relations d'ordre financier qu'elle a eues avec M. El Hachem sont liées à l'attribution du marché de rénovation du siège. Elle admet lui avoir transféré 5000 euros alors qu'il était en retraite, puis avoir fourni 2000 euros à son ex-épouse au moment où ils étaient en France comme il y a eu 16 000 euros pour l'achat d'une voiture à Hamech. Mais Mme Miliani affirme qu'il y a eu remboursement. Auparavant, elle avait déclaré devant le juge d'instruction qu'El Hachem Mohamed Réda est intervenu pour signer des contrats de gré à gré pour exécuter des travaux au siège de la rue Ahmed-Ghermoul avant de retirer ses propos. Pour ses logements en France et ses comptes bancaires, elle a indiqué qu'ils représentent des biens et des montants issus des résultats de ses divers projets et prestations à partir de 2009 tout en avançant qu'elle ignorait que son contrat était obtenu de gré à gré. La parole a ensuite été donnée à la partie civile qui a entendu Abdelwahab Abdelaziz qui a estimé que le siège Ghermoul ne pouvait pas être occupé avant rénovation. Les séances se poursuivront demain.