L'université Mouloud-Mammeri de Tizi ouzou est depuis quelques jours au centre de troubles, de tensions et de grèves qui rendent l'acte pédagogique des plus difficiles à assurer. Dans un communiqué rendu public en fin de semaine, la direction de l'université a averti que les actes de violence, œuvre d'un groupe d'étudiants, ne seront plus tolérés. Elle le dit sans détour : «S'agissant de récidives, la direction de l'UMMTO ne saurait tolérer ces actes répréhensibles qui portent un énorme préjudice au fonctionnement du rectorat», lit-on dans le communiqué. Les étudiants accusés d'activisme au sein de l'université ont fait l'objet de sanctions disciplinaires allant de l'exclusion pour un semestre à l'exclusion définitive. Ces derniers se sont de nouveau présentés à l'université et tenté de fermer le rectorat lundi passé. «Ces actes ne reposent sur aucun fondement pédagogique et relèvent d'une violence visant à perturber les activités administratives et pédagogiques de l'université», juge la direction de l'UMMTO. Dans sa déclaration, elle avertit que plus aucun acte de blocage ou de fermeture de structure administrative ne sera toléré. Ces actes seront sévèrement sanctionnés et leurs auteurs passibles de conseil de discipline, voire de poursuites pénales conformément à l'arrêté n°96 du 28/07/89 complété par l'arrêté 371 du 11 juin 2014. La direction de l'université Mouloud-Mammeri appelle l'ensemble de la communauté universitaire à être plus sereine et plus vigilante. Décidés à continuer leurs actions, les étudiants ont publié sur les réseaux sociaux une vidéo sur l'affrontement physique qui a eu lieu entre les étudiants et les agents de sécurité du campus Hasnaoua. Elle montre un étudiant traîné par terre et roué de coups. Des comportements que les étudiants condamnent et jugent intolérables. La vidéo qui fait le buzz de la semaine a fait le tour des réseaux sociaux et de toutes les pages des régions de la wilaya, ce qui a induit de la frustration et de l'irritation au sein de la population. Des étudiants ont affirmé que les agents de sécurité ont été soutenus par des personnes étrangères à l'université. Ces actes de violence entre agents et étudiants ne sont pas une nouveauté à l'université de Tizi Ouzou. En 2014, les agents de sécurité du campus de Tamda se sont battus avec deux étudiants d'une manière qui a choqué les présents. Les deux victimes sont rentrées chez elles le visage en sang, sans que les services de sécurité n'interviennent. Les étudiants de SNV en grève de la faim Les étudiants en sciences de la nature et de la vie (SNV) du campus de Tamda sont en grève de la faim depuis mercredi dernier. Ils sont décidés à poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leurs doléances : le changement de leur emploi du temps et le départ du vice-doyen. Le recours à la grève de la faim a été retenu lors de l'assemblée générale de lundi dernier au campus de Tamda pour faire pression sur les responsables. En effet, la grève et l'arrêt de cours durant un mois n'ont rien apporté. Selon un étudiant de biologie, «malgré toutes les promesses de changement du recteur et des vice-recteurs, nos problèmes ne sont pas résolus. A défaut de solutions, on opte pour le pourrissement. Raison pour laquelle nous recourons à des mesures radicales». Lounès, membre du comité SNV, ajoutera pour sa part que «tout est parti d'un problème banal, à savoir le changement du planning pédagogique et le refus d'étudier le samedi. La situation s'est corsée, donnant lieu à un malaise profond qui ronge nos responsables et que je nommerai le syndrome de la myopie et de l'autisme administratif». Ainsi, les membres représentant les étudiants en SNV demandent «le changement d'emploi du temps qui fait que les étudiants refusent d'étudier le samedi, et le départ du vice-doyen chargé de la pédagogique, l'arrêt des menaces, de la manipulation et de l'hypocrisie comme moyens de gestion, et la garantie du choix de responsables et d'enseignants compétents». Notre tentative de joindre le responsable du département Sciences de la nature et de la vie est restée vaine. Ce dernier ne se présente plus à son bureau depuis le lancement de ce mouvement de grève. Pour rappel, les étudiants de SNV ont déjà observé une grève de la faim en 2010. Elle avait duré sept jours.