La reconduction de Abdelkader Bensalah, si elle sonne comme un échec pour le FLN qui veut contrôler les deux chambres du Parlement, est on ne peut plus clair, également une réponse au «19». Zohra Drif une des innitiateurs de la lettre adressée au président y a été éjectée. Hier, lors d'une plénière, les nouveaux membres, élus et désignés, du Conseil de la nation ont été installés. Abdelkader Bensalah du RND a été reconduit à la tête de la chambre haute du Parlement. Les deux chambres du Parlement ne seront donc pas contrôlées par le FLN dont le secrétaire général Amar Saâdani avait réclamé la majorité au Sénat en affirmant que d'autres sénateurs ont rejoint son parti. Cela dit, le président de la République, qui a gardé la quasi-totalité des membres du tiers présidentiel, a toutefois évincé Zohra Drif Bitat, réputée proche de lui mais qui a cru bien faire de rejoindre le groupe des 19 qui réclamait audience auprès de lui et «doutait» de sa capacité à prendre des décisions. L'éviction de Mme Bitat est une réponse claire à ce groupe. En plus de l'installation des membres élus lors des élections du 29 décembre 2015, 23 sièges pour le FLN, 18 pour le RND, 4 pour les indépendants, 2 pour le FFS et 1 siège pour El Fadjr El Djadid, la liste des membres du tiers présidentiel est désormais connue. Le président a maintenu l'ensemble des sénateurs dont le mandat arrive à expiration sauf 4 dont Bitat et Yacef Saâdi. Les 4 nouveaux sénateurs sont Ben Ali Benzaghou, recteur de l'université de Bab Ezzouar, Abdelhak Ben Boulaïd, fils du chahid Mustapha Ben Boulaïd, Noureddine Benkortbi, ancien directeur de cabinet du défunt président Chadli Bendjedid, et Achour Rachid. Dans une allocution prononcée à l'issue de sa réélection, Bensalah a souligné qu'il «respectera tous les avis dans le cadre de l'intérêt général et des objectifs du Conseil et œuvrera à hisser l'institution parlementaire à la hauteur des espérances de ses membres». «Je m'engage devant vous à être à la hauteur de la confiance renouvelée», a affirmé Bensalah à l'adresse des membres du Conseil de la nation. Il s'est également engagé à «accomplir sa mission avec impartialité». La révision constitutionnelle, le couronnement d'un processus S'exprimant sur l'avant-projet de révision constitutionnelle, Bensalah a estimé que le texte vient «couronner un long processus de consultations» avec les acteurs politiques et les experts. «Ce que nous devons retenir, c'est que l'avant-projet de révision constitutionnelle vient, en effet, couronner un long processus de consultations avec les acteurs politiques et les experts, à l'initiative et sous l'égide du président de la République», a-t-il dit estimant que l'avant-projet renferme les «caractéristiques du changement progressif et traduit la volonté exprimée par la majorité de mener l'Algérie, sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, vers davantage de libertés individuelles et collectives. Pour le président du Conseil de la nation, la nouvelle Loi fondamentale intervient dans un contexte de «développements importants» dans le pays précisant qu'elle est porteuse d'«indices sur la présentation de plusieurs lois qui traduisent son contenu et parachèvent les réformes politiques engagées par le président de la République, en plus de celles traduisant son programme électoral et des lois ordinaires relatives à l'action du gouvernement».