C'est dans le respect des textes en vigueur que ce ministère saura faire agir son autorité. Il y a dans le monde du sport algérien un non-respect de la réglementation en vigueur qui s'est transformé en banalité. C'est ainsi qu'un décret exécutif, le 14-330, relatif aux fédérations sportives, est foulé au pied par certaines de ces instances sans que la structure habilitée à faire respecter ces textes, le ministère de la Jeunesse et des Sports, ne bronche. Il est possible que ce soit avec son accord que ces fédérations agissent de la sorte, cela ne saurait se transformer en acquis car c'est dans le respect des textes en vigueur que le sport algérien gagnera en crédibilité et avancera vers ce concept de bonne gouvernance que le gouvernement algérien appelle de ses vœux. C'est ainsi que des fédérations sportives en sont toujours aujourd'hui à procéder à la mise en conformité de leurs statuts avec ledit décret alors que celui-ci indique que le délai de cette action est fixé au 3 décembre 2015. Quand, il y a trois mois, nous avions parlé de cette procédure à un cadre du MJS, il nous avait assuré que ce délai sera respecté et que toutes les fédérations sportives en avaient été instruites. On s'aperçoit que les instructions du MJS ne sont pas bien suivies par les instances sportives dont les responsables se croient au-dessus des lois et de la réglementation. Il semblerait que ce problème de délai non respecté ne soit pas la seule entorse à la réglementation. Le décret 14-330 stipule en son article 5 du statut-type que «lors de l'examen et du vote sur les bilans moral et financier de la fédération par l'assemblée générale, le président de la fédération en exercice et les membres élus du bureau fédéral enexercice, dont le secrétaire général et le trésorier, participent aux travaux de l'assemblée générale avec voix consultative». Il est ajouté que «les anciens présidents de fédération sont éligibles et non électeurs». L'article 12 indique, de son côté, que «les délibérations de l'assemblée générale sont adoptées à la majorité des voix exprimées. En cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante. Les bilans moral et financier sont adoptés au vote à bulletin secret». Enfin, il y a l'article 29 qui fait savoir «qu'en cas de rejet, dûment motivé des bilans moral et/ou financier, par la majorité des membres de l'assemblée générale, il est mis fin aux mandats du président et du bureau fédéral». Selon des sources fiables, de nombreuses fédérations auraient carrément fait l'impasse sur ces articles estimés «trop dangereux» par les responsables de ces instances. Dangereux, en effet, car cela signifie que le risque de les voir démis de leurs fonctions par l'assemblée générale est énorme du fait surtout de ce vote à bulletin secret des bilans moral et financier. On sait que quand votre vote est protégé par un isoloir vous pouvez voter comme vous voulez puisque personne ne saura quel a été votre choix. S'il s'avère que des fédérations ont agi de la sorte, ce serait un grave précédent qui va nuire au mouvement sportif national. La fédération est une association qui réunit plusieurs tendances. Si quelqu'un s'amuse à vouloir en faire un bien personnel, c'est toute la crédibilité du sport qui est remise en question. Le MJS se doit de réagir pour amener ces fédérations à se plier aux dispositions du décret 14-330 sans quoi le concept de bonne gouvernance dans le mouvement sportif national serait mis aux oubliettes.