La dimension humaine et nationaliste du regretté chantre de la chanson oranaise Ahmed Wahby (1921-1993), a été mise en relief, mardi à Oran, au travers de plusieurs activités culturelles entrant dans le cadre de la célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954. Une exposition photos, une conférence, une projection-vidéo et un gala de musique étaient au menu de cette journée-hommage coïncidant également avec la commémoration de la 21e année de la disparition de feu Wahby, a indiqué la direction de la division culturelle communale, organisatrice de l'événement. Le centre culturel «Emir Abdelkader», a abrité dans ce cadre une exposition de quelque 70 photos de la grande figure de la chanson algérienne, offrant aux visiteurs, un aperçu sur le parcours de l'auteur, compositeur et interprète au répertoire riche de plus de 600 titres. La notoriété dont jouissait le père des célèbres «Wahran Wahran» et «Ya Dzayer» est mise en évidence dans plusieurs clichés où on le voit aux côtés de grands noms de la scène artistique arabe à l'instar d'Oum Kelthoum, Farid El-Atrache et Mohamed Abdelwahab. L'inspiration d'Ahmed Wahby, qui puise ses racines dans le registre de la poésie populaire algérienne, a été abordée lors d'une conférence animée par l'écrivain-chercheur Tchikou Bouhassoun, citant notamment les bardes Mestfa Ben Brahim (1800-1867), Cheikh El-Madani (1888-1954), et Abdelkader El Khaldi (1896-1964) l'auteur de la célèbre «Bakhta» reprise également par Wahby. Le conférencier a aussi insisté sur la dimension patriotique du chanteur en soulignant sa contribution à la diffusion de la culture nationaliste avec la troupe artistique du FLN durant la guerre de libération. Ahmed Wahby a en outre animé nombre de galas dont les recettes étaient versées au profit des réfugiés algériens contraints à l'exil après avoir subi les bombardements et autres exactions coloniales, a encore rappelé Tchikou Bouhassoun qui s'attelle à l'élaboration d'un nouvel ouvrage sur la biographie du regretté chanteur. Plusieurs artistes ont favorablement répondu à l'appel des organisateurs dans le cadre de cet hommage, pour se produire en soirée sur la scène de la salle «Maghreb» avec des reprises des chansons de Wahby dont le nom est, pour rappel, gravé sur le fronton du Conservatoire municipal fraîchement rénové.