Les élus sont unanimes à déclarer que d'autres affaires de falsification de délibérations sont au niveau de la brigade économique qui a ouvert des enquêtes. «Mais qui protège le maire de Sidi M'hamed ?» C'est à cette question que les élus de l'opposition composée des représentants du FLN, du RND, du FFS, de Jil Jadid et du HMS, qui ont pris attache hier avec notre rédaction, tentent de répondre. Ces élus affirment qu'en dépit de la culpabilité du président de l'Assemblée populaire communale (APC) de Sidi M'hamed, confirmée par la chambre d'accusation de la cour d'Alger, «le premier magistrat de la commune demeure à son poste en dépit du fait qu'il ait falsifié la délibération 08 bis/2012 relative aux membres des commissions permanentes devant siéger au niveau de l'APC. Nous n'arrivons pas à expliquer cette énigme», s'étonne un élu. Pourtant, poursuit-il, des maires, à l'instar de ceux de Bordj El Bahri, Ben Aknoun, Douéra et Chéraga ont été évincés de leur poste de responsabilité. En effet, l'article 43 du code communal stipule que «l'élu faisant l'objet de poursuites judiciaires pour crime ou délit en rapport avec les deniers publics ou pour atteinte à l'honneur ou ayant fait l'objet de mesures judiciaires ne lui permettant pas de poursuivre valablement l'exercice de son mandat électif est suspendu par arrêté du wali jusqu'à intervention de la décision définitive de la juridiction compétente». «Malgré la notification de la décision de justice aux instances de la wilaya d'Alger, la suspension de ce P/APC demeure sans exécution comme le stipulent les textes de loi du code communal», poursuit cet élu. Ventes aux enchères et couffin du Ramadhan Les élus sont unanimes à déclarer que d'autres affaires de falsification de délibérations sont au niveau de la brigade économique qui a ouvert des enquêtes. «Les enquêteurs sont en train d'éplucher tous les documents», poursuivent les élus. Ils donnent comme preuve la délibération portant le numéro 37/2013 portant sur la vente aux enchères publiques des véhicules réformés. Cette délibération a été rejetée par la wilaya déléguée de Sidi M'hamed en date du 7 avril 2013 sous le numéro 2845/2013. «Suite à ce rejet de la wilaya, nous avons tenu une réunion en date du 20 juin 2013 afin de définir la liste des véhicule concernés par la vente aux enchères. Nous avons recensé 19 véhicules. En principe, selon les textes de loi, l'assemblée communale aurait du délibérer une nouvelle fois pour cette vente aux enchères. Mais l'actuel maire a utilisé l'ancienne délibération sous le même numéro 37/2013, qu'il a envoyée à la tutelle qui l'a approuvée en date du 5 février 2014. Tout cela avec la complicité du SG de la commune. C'est du faux et usage de faux», poursuivent les élus qui attestent que l'assemblée communale était en blocage depuis la date du 13 septembre 2013. «Comment se fait-il que cette même délibération soit rejetée par l'ancien wali délégué et accepté par le nouveau sans que les élus de l'assemblée n'y siègent ? Pourquoi le wali d'Alger tourne le dos à cette affaire et refuse de suspendre l'actuel maire ?», s'interrogent les élus de Sidi M'hamed. Dans un autre registre, les élus contestataires affirment que la brigade économique est sur la piste d'une autre affaire liée au couffin du Ramadhan de 2015. L'actuel maire aurait profité de cette manne financière pour verser les salaires de pas moins de 80 employés à raison de 6000 DA chacun recrutés dans le cadre du filet social. «Même le contrôleur financier a été dupé dans cette affaire. On ne peut pas utiliser la manne financière du couffin du Ramadhan pour verser des salaires à des employés. C'est interdit par la loi. Pourtant, cela a été fait à Sidi M'hamed», poursuivent les élus. D'autres affaires seront dévoilées à l'opinion publique afin de mettre toute la lumière sur la gestion au niveau de la commune de Sidi M'hamed. Pendant ce temps, le maire actuel continue de gérer l'assemblée communale en dépit des appels de limogeage de l'opposition. Nous avons tenté de joindre le maire pour avoir sa version des faits. Toutes nos tentatives sont restées sans suite.