Les dernières neiges qui ont couvert la Haute-Kabylie de leur manteau blanc n'ont pas apporté seulement joie et satisfaction. Certes, elles viennent éloigner, ne serait-ce que momentanément le spectre de la sécheresse. Néanmoins, ces importantes chutes de neige sont aussi associées à des situations difficiles, comme la brutale chute des températures, ce qui induit une forte demande du gaz butane et autres moyens de chauffage. C'est aussi et surtout des difficultés dans les déplacements. C'est le cas en particulier pour les élèves qui se trouvent confrontés à de multiples dangers. Cette situation est souvent vécue avec appréhension dans les localités nichées à plus de 1000 mètres d'altitude, comme Ath Ziki, Iferhounène, Imsouhal, Yatafène et bien d'autres encore. Le verglas avec tous les dangers qu'il représente pour les usagers de la route a contraint ces deux derniers jours les habitants à rester chez eux et à ne pas s'aventurer sur les routes. Si les grands axes sont dégagés par les chasse-neige, les endroits qui ne sont jamais touchés par les rayons de soleil deviennent non carrossables. Lorsque la neige se solidifie et se transforme en verglas, sa dangerosité est aggravée par la nature du relief montagneux, caractérisé par des routes très sinueuses et en bordure de ravins. Dans ces régions, les écoles restent fermées. A Yatafène, dans la daïra d'Ath Yenni, par exemple, chaque fois que le verglas se forme, les autorités locales refusent d'envoyer les bus de ramassage scolaire dans les villages pour éviter d'éventuels accidents. Il faut dire que ces localités attentent depuis plus d'une année la réception d'un chasse-neige pourtant payé à la SNVI. A Iferhounène, il n'y a pas que la peur du verglas, les parents refusent d'envoyer leurs enfants à l'école, notamment ceux du cycle primaire, les classes manquent de chauffage. C'est le cas au village d'Aït Arbi, où, selon des sources locales, les chauffages à mazout ont été supprimés pour être remplacés par d'autres fonctionnant au gaz de ville, alors que le village en question n'est pas encore raccordé à cette énergie. La situation risque de se compliquer davantage à compter d'aujourd'hui avec l'annonce de l'arrivée d'une nouvelle perturbation et de nouvelles chutes de neige. Quant aux routes, nombreuses sont celles qui demeurent fermées en raison de l'amoncellement de la neige. C'est le cas de la RN15 reliant la localité d'Iferhounène aux limites de la wilaya de Bouira fermée à la circulation au niveau du col de Tirourda, tout comme la RN30 fermée au niveau du col Tizi N'kouilal aux frontières de la wilaya de Bouira. Idem pour la RN33 fermée au niveau de Tigoumine dans la localité des Ouacifs. La RN71 qui ceinture la wilaya de Tizi Ouzou présente d'innombrables dangers sur son tronçon reliant la commune d'Aït Yahia à celle d'Aïn El Hammam, notamment au niveau de la localité de Koukou ou encore le CW 150 entre Aït Yahia et Souamaâ.