Le prix du ciment a connu ces derniers jours une hausse vertigineuse. Le sac de 50 kg est cédé à 750 DA chez de nombreux revendeurs dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il devient de plus en plus difficile de s'approvisionner en ciment ces derniers jours dans la wilaya en raison de la rareté de ce matériau nécessaire pour la construction, mais surtout à cause de son prix trop élevé. En effet, depuis plusieurs jours, le sac de 50 kg est cédé entre 750 et 800 DA chez de nombreux revendeurs, alors que le prix d'un sac au niveau des dépôts et points de vente étatiques ne dépasse guère 450 DA, soit 900 DA le quintal. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, les transporteurs ont eux aussi décidé de revoir les prix du transport de ce produit à la hausse, en raison, selon eux, des nouvelles tarifications des carburants, au grand dam des simples citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer pour finir les travaux de leurs maisons, dont la majorité est bâtie dans le cadre de l'auto-construction. «Je me suis procuré 20 sacs de ciment à 30 000 DA, soit 1500 DA le quintal. C'est vraiment trop pour un simple ouvrier comme moi qui touche à peine 30 000 DA par moi», nous confie Hamid, un habitant de Tizi Rached qui se démène comme un diable afin d'achever les travaux de sa maison, entamés il y a plus de deux années dans le cadre de l'auto-construction. Alors que le prix d'un sac au niveau des dépôts et points de vente étatiques à l'instar de l'Edimco de Oued Aissi et de Sodismac de Tizi Rached ne dépasse guère 450 DA, le prix du ciment, matériau très demandé, notamment en Kabylie, s'envole au grand dam des citoyens en général et des entrepreneurs en particulier. Ces derniers se retrouvent dans une situation difficile, car parfois ils sont obligés de recourir au marché noir afin de s'approvisionner en ciment pour finir les travaux de construction déjà entamés. «Ces derniers jours, les unités de distribution de ciment de la wilaya ont baissé sensiblement nos quotas avant de fermer complètement boutique en raison de la rupture de stock. C'est le cas au niveau de la Sodismac de Tizi Rached, où le ciment est introuvable depuis deux semaines, ce qui fait que mes chantiers sont presque à l'arrêt», se désole un entrepreneur. Les spéculateurs se frottent les mains En effet, l'unité Sodismac de Tizi Rached, chargée de la vente de ciment aux entreprises et particuliers de la wilaya, n'est pas approvisionnée depuis plus de deux semaines en ce produit au grand dam des entrepreneurs de la wilaya qui se retrouvent ainsi en rupture de ce produit nécessaire pour leurs chantiers. Selon un responsable de cette unité, il faudra encore patienter jusqu'au 15 février prochain pour voir à nouveau les silos de cette grande unité de distribution de ciment à nouveau remplis de ciment. Questionné sur les raisons de cette pénurie de ciment, le même responsable nous a confié que, depuis quelques semaines, de nombreuses cimenteries du centre du pays ont connu des pannes techniques. Une situation qui a fait, explique-t-il, que les livraisons de ce produit ont sensiblement baissé. C'est le cas de l'unité de Sour El Ghozlane, dans la wilaya de Bouira, fermée depuis une vingtaine de jours pour travaux de maintenance et installations de nouveaux équipements. Il y a également ajoute-t-il, cette nouvelle procédure décidée par les pouvoirs publics concernant l'importation de certains produits, dont le ciment, soumis désormais à la nouvelle licence d'importation entrée en vigueur il y a quelques jours. Toutefois, les spécialistes n'hésitent pas à pointer du doigt les spéculateurs qui sont souvent derrière la hausse des prix. «C'est un peu la loi de l'offre et de la demande, mais pas seulement. Il y a bien sûr la spéculation», nous confie un entrepreneur. «Il suffit qu'une seule cimenterie effectue un arrêt technique pour la maintenance de ses installations pour que les spéculateurs en profitent en créant une tension en stockant du ciment pour le revendre à des prix excessifs», avait déclaré, dans des propos rapportés par l'APS, un représentant de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA). Le groupe public GICA (Groupe industriel des ciments d'Algérie), plus grand producteur national de ciment, est chargé, entre autres, d'importer ce produit. La production nationale est de 18 millions de tonnes, dont 11,5 assurées par GICA. Selon des statistiques, le déficit est de 5 millions de tonnes par année.